L’or pulvérise son record, plébiscité par des investisseurs inquiets

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és à Paris en avril 2010 (Photo : Thomas Coex)

[14/09/2010 18:46:12] LONDRES (AFP) L’or a établi mardi un nouveau record historique, enfonçant la barre des 1.270 dollars l’once après avoir gagné 25% en un an, dopé par des marchés qui cherchent à tout prix à se mettre à l’abri des incertitudes sur la réalité de la reprise économique mondiale.

A 15H50 GMT, le prix de l’once d’or atteignait 1.274,95 dollars, pulvérisant de près de dix dollars son précédent record, 1.265,30 dollars, datant du 21 juin.

Ce qui porte l’or à un peu plus de 41.000 dollars le kilo.

Le 14 septembre 2009, l’once d’or (environ 31 grammes) cotait 1.009,10 dollars. D’où une progression de plus de 25%, une performance à faire pâlir des marchés boursiers à la peine.

Depuis fin août, le prix du métal jaune s’était rapproché à plusieurs reprises de son record de 1.265 dollars. Mardi, il a vu son ascension s’accélérer après l’ouverture en légère baisse de Wall Street.

Le bond soudain de l’or a semblé en partie irrationnel, aucun nouvel indicateur économique ou information de nature à semer la panique n’ayant été publié.

Selon les analystes, ce record ne fait que souligner les inquiétudes persistantes des investisseurs sur l’état de l’économie mondiale et américaine, continuant ainsi à favoriser les actifs jugés les plus sûrs.

“Les incertitudes économiques continuent d’obséder la communauté des investisseurs. Lutter contre cette tendance, c’est comme souffler contre le vent”, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste du cabinet VTB Capital.

James Moore, de BaseMetals.com, notait de son côté l’importance des achats d’or “liés aux investissements spéculatifs”, pariant dans un tel environnement sur de nouvelles hausses du prix du métal jaune.

Le cours de l’or se trouvait également porté par un nouvel accès de faiblesse de la monnaie américaine, de nature à encourager les achats d’or libellés en dollar pour les investisseurs munis d’autres devises.

Autre facteur d’explication : l’annonce vendredi de l’achat de 10 tonnes d’or par la banque centrale du Bangladesh au Fonds monétaire international (FMI).

Dans la foulée, les investisseurs ont accru leur exposition sur l’ensemble des métaux précieux, notaient les analystes.

Le cours de l’argent, qui évoluait depuis la semaine dernière au-dessus des 20 dollars l’once, a ainsi grimpé mardi à 20,41 dollars, son plus haut depuis mars 2008.

Pour la plupart des observateurs, l’or a toutes les chances de poursuivre sa hausse en raison des données contradictoires qui continuent d’affluer sur la conjoncture mondiale, et de la demande soutenue du secteur de la bijouterie, notamment en Inde.

“Les peurs sur l’état de la reprise mondiale et des taux d’intérêt encore très bas continuent de créer un environnement favorable à l’or”, résume Suki Cooper de Barclays Capital, en notant aussi que la “demande physique devrait apporter un soutien croissant et solide aux prix”.