Cri d’alarme du président de la Cnil face au “déferlement” des technologies

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ésident de la Commission nationale de l’informatique et des libertés Alex Türk, le 16 mai 2008 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[14/09/2010 19:16:54] PARIS (AFP) Le président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), Alex Türk, a appelé mardi les Etats à “prendre les choses en main” pour tenter de protéger les libertés individuelles face au “déferlement” de nouvelles technologies ignorant les frontières, en particulier les systèmes de géolocalisation.

“Nous sommes arrivés au bout de ce qu’on peut faire”, a déclaré M. Türk devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, en se disant “extrêmement préoccupé” de constater que “les quelques systèmes mis en place pour compenser l’absence de législation américaine sont en train de se déliter”.

“Nous, les Cnil européennes, nous pensons que seuls les pouvoirs publics, les parlements des Etats, peuvent (…) mettre en place des principes fondamentaux de valeurs juridiques contraignantes (pour) aller probablement vers une convention internationale”, a-t-il déclaré.

“Nous sommes absolument dépassés par les applications technologiques, tous les jours il en arrive de nouvelles sur notre bureau”, a-t-il expliqué, en insistant sur les “nanotechnologies” qui, mises au service des systèmes de géolocalisation, feront que “dans moins de dix ans, des systèmes verront, entendront, communiqueront à distance et on ne les verra même pas!”.

En tant que citoyen, “je revendique le droit qu’on me fiche la paix!”, a-t-il lancé.

Selon lui, le Parlement devrait prendre une résolution pour attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de “mettre en place ce corpus (visant à) assurer le développement économique dans le respect des libertés”.

Le président de la commission, Patrick Ollier (UMP, Hauts-de-Seine), lui a assuré qu’elle allait s’employer à donner suite à son appel.