La Tunisie l’a toujours dit : Les pays des deux rives de la Méditerranée doivent
avoir un véritable partenariat dans tous les domaines, si on veut que notre
bassin reste une région sans tensions.
Le processus de Barcelone et, maintenant,
l’idée d’une
Union pour la Méditerranée vont sans l’ombre d’un doute dans ce
sens… mais avec une telle lenteur que l’on se demande ce qui va se passer dans
quelques années.
Franco Frattini, le ministre italien des Affaires étrangères, vient tout juste
de répondre à la question de la manière la plus crue en appelant le Nord et le
Sud à prendre très au sérieux ce qu’il a nommé ‘’la bombe démographique aux
frontières de la Méditerranée’’.
Ceux qui sont théâtralement restés bouche-bée quand la Libye avait réclamé 5
milliards d’euros par an pour l’aider à contenir l’immigration clandestine
devraient en parler avec le ministre italien. Car les Italiens savent ce que
signifie immigration alors qu’ils représentent l’une des destinations les plus
prisées pour les Africains qui affrontent la mer à la poursuite d’un rêve.
Les Italiens connaissent très bien les détails du dossier, savent pertinemment
que l’Agence européenne de surveillance des frontières extérieures (Frontex) a
encore et toujours été débordée, et comprennent que personne ne pourra rien
faire de radical en matière d’immigration sans s’attaquer aux racines du
problème : le développement ! Là où personne ne peut tout faire tout seul et où
nous avons besoin de tous les Méditerranéens pour mettre en branle une vraie
alternative.