Obama et les républicains s’affrontent sur la fiscalité des riches

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ésident Barack Obama (C) et les républicains Mitch McConnell (D) et John Boehner (G), le 27 juillet 2010 à la Maison Blanche à Washington (Photo : Saul Loeb)

[15/09/2010 07:07:01] WASHINGTON (AFP) Barack Obama et ses adversaires républicains s’affrontent sur la fiscalité des Américains les plus aisés, chaque camp espérant sortir gagnant de ce débat potentiellement explosif à un mois et demi d’élections où se jouera la marge de manoeuvre du président.

Alors que le Congrès vient de recommencer à siéger après les vacances d’été, les leaders républicains au Sénat ont fermement soutenu la prolongation de ces allègements fiscaux adoptés en 2001 et 2003 sous le président républicain George W. Bush et qui arrivent à expiration à la fin de l’année.

A l’époque, les Etats-Unis traversaient une période de prospérité, à l’inverse de la période actuelle où déficit budgétaire et dette élevés requièrent selon M. Obama de redistribuer les ressources en priorité à la classe moyenne pour relancer la machine économique.

Le président souhaite donc une prolongation des allègements pour les familles touchant moins de 250.000 dollars par an. En revanche, il veut mettre fin à ceux dont bénéficient les familles gagnant plus.

Le chef de la majorité au Sénat Harry Reid, proche allié de M. Obama, a dit mardi espérer “que les républicains (au Sénat) ne prennent pas en otage les classes moyennes pour protéger ces cadeaux pour les millionnaires et les milliardaires”.

M. Reid a ensuite ajouté qu’il “espère” avoir les voix au Sénat pour prolonger les allégements fiscaux pour les classes moyennes.

Mais le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a rétorqué que “nous ne devons pas augmenter les impôts au milieu d’une récession”.

Selon lui, “750.000 petites entreprises américaines, parmi nos plus productives et génératrices d’emplois, seraient touchées par cette augmentation d’impôts”.

Dimanche, le leader de la minorité républicaine à la Chambre, John Boehner, avait pour sa part indiqué qu’il laisserait les démocrates mettre fin aux allègements fiscaux des plus riches, si cela permettait de ne pas retarder la prolongation des allègements d’impôts pour les classes moyennes.

La plupart des candidats républicains aux législatives du 2 novembre ne résistent toutefois pas à l’occasion de présenter leurs adversaires démocrates comme des partisans d’une fiscalité lourde, selon eux “tueuse d’emplois”.

L’émergence de ce débat expose aussi les difficultés des démocrates et de la Maison Blanche, qui comptaient sur un redémarrage de la croissance économique après la crise pour soulager une classe moyenne durement touchée par un chômage flirtant toujours avec les 10%.

Mais en l’absence de reprise vigoureuse, les démocrates concentrent leur message sur l’héritage économique des années Bush qui continue selon eux à peser sur les finances, et affirment que sans les mesures de relance adoptées au début de la présidence Obama, la situation serait encore pire.

Ils accusent aussi M. Boehner, qui pourrait devenir le président de la Chambre si les républicains y obtenaient la majorité, de vouloir mener la même politique “que celle qui nous a mis dans cette situation”, comme le répète M. Obama au long de ses discours.

Pour l’instant, aucun des deux camps ne semble avoir convaincu une majorité d’Américains. Un récent sondage USA Today-Gallup avait déterminé que 37% des personnes interrogées voulaient voir tous les allègements maintenus, 44% voulaient qu’ils soient seulement maintenus pour ceux gagnant moins de 250.000 dollars par an, et 15% souhaitaient voir tout le dispositif expirer.