Tunisie : La STB se désengage de l’hôtellerie, mais pas du tourisme

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Tout en continuant à céder ses hôtels, la banque a entamé en novembre 2009 une diversification salutaire de son portefeuille dans le tourisme, avec la création d’une société spécialisée dans les travaux d’aménagement, d’exploitation, de gestion, de parcours de golf.

Début septembre, la Direction générale de la privatisation au Premier ministère a lancé un appel d’offres international pour la cession de l’Hôtel Sousse Palace, géré par la Société Hôtelière Africa Sousse, filiale de la Société Tunisienne de Banque. Ce n’est pas la première fois que la STB cède un hôtel.

Entamé en 1998 avec la vente de l’hôtel Africa (Société Immobilière et Touristique AFRICA, le désengagement de la STB du secteur hôtelier s’est poursuivi par la suite, avec la cession du Tourgueness-Dar Jerba (à la Libyan Arab Foreign Investment Company), de la Société Skanès Palace International (à Béchir Miled), de la Société Touristique de Aïn Draham (à Youssef Mimouni), et des hôtels Oasis Tozeur, Oasis Kébili et Marjène Tabarka (au groupe Yadis, Abdelhamid Bouricha), et de 1399 parts sociales qu’elle détenait dans la Société Hôtelière et Touristique Syphax exploitant l’Hôtel Syphax à Sfax à Sahara Contact (groupe Hosni Djemmali).

Cheikh Mohamed Bin Aissa était aussi l’un des plus importants bénéficiaires du désengagement de cette banque de l’hôtellerie. En effet, cet homme d’affaires saoudien, qui figure au classement des 1.000 premières fortunes mondiales de la revue américaine Forbes, a conclu en juin 2007 deux conventions portant rachat de quatre hôtels en Tunisie, dont avec la Société Tunisienne de Banque (STB), qui s’était à l’occasion délestée de trois de ses unités hôtelières.

Si la deuxième plus importante banque s’est mise ainsi à vendre ses hôtels, c’est pour réduire le poids dans son activité d’un secteur qui en a pris beaucoup suite à l’absorption en 2000 de la Banque de Développement Economique de la Tunisie (BDET) et, surtout, de la Banque Nationale de Développement Touristique (BNDT). Une opération qui, en raison des difficultés du secteur touristique, va accroître celles de la banque et plomber ses comptes.

Aujourd’hui et malgré la baisse sensible au cours des dernières années, la STB détient encore près de la moitié de la dette du secteur touristique (1,4 milliard de dinars sur un total de 3,2 milliards).

Mais la STB est encore loin d’avoir liquidé son portefeuille hôtelier –à supposer que ce soit son intention. En effet, cette banque détient encore des participations dans l’hôtellerie, à la fois majoritaires -ED Dkhila (67,72%), et Activhotels (96,16%),- et minoritaires –Société Hôtelière Bel Air (23,97%), Tanit STI (19,36%), Hôtel Zodiac (37,39%), Compagnie de Développement Grand Korbous (29,96%), Hôtel Byzance (35,07%), Hôtel EL Andalous (26,94%), Marina Monastir (28%), etc.

Mais si elle semble décidée sinon à quitter totalement l’hôtellerie ou, du moins, à y réduire très sensiblement sa présence, la STB est loin de vouloir déserter d’autres branches du secteur touristique. En effet, tout en continuant à vider son portefeuille hôtelier, la banque a créé en novembre 2009 la Société El Kantaoui du Tourisme de Golf, dotée d’un capital de 3 millions de dinars et spécialisée dans les travaux d’aménagement, exploitation, gestion, de parcours de golf. Une diversification fort salutaire.

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