Le numéro deux du Pentagone plaide pour une défense cybernétique collective

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éfense William Lynn à Washington le 16 juin 2009 (Photo : Jewel Samad)

[15/09/2010 20:26:06] BRUXELLES (AFP) L’Otan doit se doter d’un “bouclier cybernétique” comme elle s’est dotée d’un bouclier nucléaire, afin de protéger ses économies et ses armées de toute déstabilisation informatique via Internet, a soutenu mercredi un haut responsable de la défense américaine.

Il est vital que les dirigeants des 28 pays de l’alliance reconnaissent la réalité de cette menace lors de leur sommet à Lisbonne les 19 et 20 novembre, a estimé le ministre adjoint de la Défense William Lynn.

Le responsable gouvernemental américain, qui venait de discuter de ce dossier au siège bruxellois de l’Otan avec les représentants des alliés, s’est dit impressionné par l'”unité de vue” de “la plupart” en faveur d’une défense informatique.

“L’alliance a un rôle vital à jouer en installant un filet de sécurité autour de nos réseaux”, a ajouté M. Lynn, plaidant pour l’organisation d’une “défense collective” comme au temps de la Guerre froide, par le biais de l’interconnection des systèmes de défense informatique des pays alliés.

“L’Otan a un bouclier nucléaire, elle construit un bouclier antimissile de plus en plus puissant, elle a besoin aussi d’un bouclier cybernétique”, a-t-il dit lors d’un colloque organisé par un club de réflexion, le SDA.

Selon le numéro deux du Pentagone, “plus de 100 services de renseignement ou gouvernements étrangers essayent quotidiennement de pénétrer les systèmes informatiques américains”.

L’Estonie, pays de l’Otan, a été victime en 2007 d’une vaste attaque informatique qui paralysa les réseaux de ses entreprises et de son gouvernement des jours durant.

Le Pentagone lui-même a dû en 2008 revoir le dispositif de défense de ses propres réseaux numériques à la suite d’un brouillage de l’informatique militaire américaine via une clé USB insérée dans un ordinateur portable au Moyen-Orient.

Selon M. Lynn, le Pentagone est persuadé que le cyberespace est le prochain champ de bataille.

Les réseaux d’électricité et de transport et les marchés financiers pourraient être des cibles, a souligné M. Lynn.