çaise dans la salle des jeux de table du casino de Deauville (groupe Lucien Barrière), le 24 décembre 2004. (Photo : Mychele Daniau) |
[16/09/2010 11:29:25] PARIS (AFP) Le Groupe Lucien Barrière, numéro un français des casinos et propriétaire de palaces emblématiques comme le Fouquet’s à Paris ou le Majestic à Cannes, fait le pari de se lancer en Bourse au moment où le secteur, durement affecté par la crise, connaît ses premiers signes de rebond.
Le PDG Dominique Desseigne a fait valoir jeudi que c’était “un bon moment pour l’introduction car les résultats (du groupe) sont en progression et la Bourse se comporte bien”. “Les casinos sont dans une situation toujours pas facile mais on est en train de finir de manger notre pain noir”, et l’hôtellerie, durement touchée par la crise, se redresse, a-t-il relevé.
M. Desseigne, dont la famille détient déjà 51% du capital du groupe, va profiter de l’occasion pour porter sa part à 53%. C’est un “geste fort en direction des investisseurs”, a fait valoir le dirigeant.
Il affirme ainsi sa “confiance” dans un groupe qu’il entend développer en France et à l’étranger avec “prudence”. Il s’appuiera notamment sur un patrimoine immobilier “significatif” alors que les principaux intervenants du secteur ont beaucoup vendu les murs de leurs établissements.
Groupe Lucien Barrière (GLB) compte 37 casinos (33 en France), 16 hôtels de luxe et 131 restaurants et bars. Son chiffre d’affaires tourne autour d’un milliard d?euros. Le groupe emploie plus de 6.600 collaborateurs.
Le groupe revendique la place de no1 du marché des casinos en France (33% de parts de marché en produit brut de jeux) et en Suisse (17%).
D’ici à dix ans, M. Desseigne voit bien l’entreprise s’étoffer de quatre/cinq hôtels en plus, à l’image de celui de Marrakech, et de “quelques casinos” à l’image du Caire. Pas question pour autant d’investir à Macao ou à Las Vegas: “Il faut boxer dans sa catégorie”.
Dominique Desseigne vise plutôt des régions françaises où le groupe n’est pas implanté” et à l’étranger dans des zones “plutôt proches de ses bases”.
Le développement du groupe passera aussi par l’internet qu’il voit, comme d’autres casinotiers, comme un relais de croissance.
Il veut devenir “un des acteurs de référence français du poker en ligne” et ambitionne “une part de marché de l’ordre de 30% à l’horizon 2015”. Le groupe doit lancer vendredi à 20h00 son site de jeux en ligne barrierepoker.fr, en association avec la Française des Jeux.
L’introduction en Bourse a été rendue possible par la sortie de l’autre grand actionnaire du groupe, Accor, qui souhaiter céder la totalité de ses 49% du capital, pour se recentrer sur son coeur de métier, l’hôtellerie.
90% des actions mises en vente seront proposées aux investisseurs institutionnels et 10% au public.
La vente se fera à un prix par action compris entre 16,10 et 19,60 euros, un prix plutôt inférieur aux attentes. Le prix définitif de l’offre sera fixé le 30 septembre pour permettre le lendemain les premiers pas boursiers du groupe, valorisé par cette opération entre 575 et 702 millions d’euros.
L’entrée en Bourse interviendra plus de 100 ans après le premier achat par l’oncle du fondateur Lucien Barrière, François André, d’un casino en 1909.
Le secteur des casinos a connu ces trois dernières années une baisse de 20% de son chiffre d’affaires, sous les effets conjugués de la loi sur l’interdiction du tabac dans les lieux publics mais aussi de la crise économique, qui a amputé le pouvoir d’achat des joueurs.
Mais le groupe comme son concurrent Partouche ont annoncé récemment une amélioration de leur activité dans les casinos. Groupe Lucien Barrière table ainsi sur une croissance moyenne “d’au moins 5% par an sur 2010-2013, hors jeux en ligne.