éen chargé des consommateurs, John Dalli, le 13 juillet 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[16/09/2010 15:12:42] BRUXELLES (AFP) Après les billets d’avion et les équipements électroniques, les billets de spectacle: le ménage dans les sites de vente sur internet continue en Europe, où le commerce en ligne est souvent boudé par des consommateurs méfiants.
La Commission européenne a publié jeudi les résultats d’un “coup de balai”, une grande opération coordonnée menée du 31 mai au 4 juin par les 27 pays de l’Union européenne, plus la Norvège et l’Islande, sur 414 sites de ventes de tickets pour des manifestations culturelles (concert, cinéma, théâtre) ou sportives.
Seulement 40% d’entre eux respectaient les droits des consommateurs fixés par la législation européenne, un résultat jugé “effroyable” par Monique Goyens, la directrice générale de l’association européenne de consommateurs BEUC.
“Un nombre énorme de sites internet ne fournissent pas une information correcte aux acheteurs en ligne ou proposent des clauses contractuelles abusives”, dénonce-t-elle.
Les problèmes relevés sont des mauvaises informations sur les prix, qui cachent certaines taxes ou surcharges comme les frais de port par exemple (pour 74% des sites en infraction), des termes et conditions de vente pas clairs, voire franchement abusifs (73%), des vendeurs pas ou mal identifiés (48%).
Certains sites refusaient de rembourser les événements annulés, quelques-uns vendaient même des billets pour des manifestations qui n’existent pas.
Les pays comptant le plus de mauvais élèves sont l’Allemagne, avec 28 sites épinglés sur 29 vérifiés, et l’Espagne avec 28 sur 40. En France, 19 sites sur 20 étaient en infraction, en Belgique 27 sur 59 et au Royaume-Uni 22 sur 73.
Or la vente de billets de spectacles en ligne est “un secteur actif”, souligne le commissaire européen chargé des consommateurs, John Dalli.
D’après lui, 35% des Européens qui ont fait des achats sur internet l’an dernier s’y sont procuré des billets pour des événements culturels ou sportifs. Et 30% des plaintes parvenues aux centres européens de consommateurs (ECC) concernent les services liés aux loisirs récréatifs ou à la culture.
Les sites concernés doivent maintenant se remettre en règle, sous peine d’amende, voire en dernier recours de fermeture forcée. Un état des lieux sera fait l’an prochain.
Des actions similaires ont déjà été menées par le passé dans une série de secteurs jugés particulièrement problématiques pour les consommateurs.
Les compagnies aériennes avaient été les premières épinglées en 2007, notamment pour leurs tarifs trop opaques et leurs prix d’appel trompeurs, auxquels venaient ensuite se rajouter d’innombrables taxes.
Avaient suivi les applications à télécharger pour les téléphones portables comme les sonneries ou fonds d’écran, puis l’an dernier, les vendeurs en ligne d’équipements informatiques, de lecteurs de musique MP3 et de DVD, d’appareils photos numériques, de téléphones portables et de consoles de jeu.
Parmi ces derniers, 84% des 369 sites testés respectent aujourd’hui les règles européennes, contre seulement 44% en mai 2009, a annoncé jeudi Bruxelles. Pour John Dalli, c’est “la preuve que cette approche fonctionne” et peut contribuer à améliorer la confiance des consommateurs.
L’enjeu est de taille pour Bruxelles, qui affiche parmi ses objectifs prioritaires la réalisation d’un grand marché unique du numérique.
Or selon des données publiées au printemps par la Commission, un tiers seulement des Européens (34%) ont réalisé l’an dernier des achats en ligne dans leur propre pays, et encore moins, 8%, dans un autre pays de l’UE.