Un BlackBerry (Photo : Amer Hilabi) |
[18/09/2010 08:32:54] PARIS (AFP) Boostée par le succès des smartphones, la publicité sur mobile est devenue le nouveau marché à conquérir: flairant l'”énorme” potentiel de ce support au format de poche, start-up et opérateurs télécoms français se disputent déjà les parts du gâteau.
“Cela fait trois ans qu’on annonçait un essor incroyable du marché, c’était un peu l’Arlésienne mais cette fois je crois qu’on tient enfin le vrai essor! On a une forte progression et c’est en train de devenir le sujet du moment”, résume à l’AFP Marie Delamarche, directrice déléguée du Syndicat des régies internet (SRI).
Pour le premier semestre 2010, l’Observatoire de l’e-pub a estimé la croissance de la publicité sur mobile à 30% sur un an, à 13 millions d’euros.
“Le potentiel est énorme grâce à l’évolution du parc de smartphones et du taux de pénétration de l’internet mobile, mais il ne faut pas non plus s’enflammer car on est sur un taux d’équipement de 7,1 millions de smartphones en France, ce qui reste encore assez confidentiel”, souligne Mme Delamarche.
“En tout cas la publicité sur mobile n’est plus considérée comme un gadget”, se félicite Benoît Corbin, président de la Mobile Marketing Association (MMA) en France, qui regroupe une petite dizaine de régies publicitaires sur mobile “en pleine effervescence” selon lui.
Cette publicité se fait soit via les applications téléchargeables à souhait sur les smartphones – iPhone en tête – soit via la navigation sur internet.
Un iPhone (Photo : Saeed Khan) |
Si l’utilisateur ouvre par exemple le site d’un quotidien en ligne, son écran affichera pendant trois secondes une publicité pour un constructeur de téléphone portable taiwanais avant d’accéder à la page d’accueil, ou alors il retrouvera dans les pages suivantes, en bas de l’écran, un lien vers le site de la SNCF.
“Il faut encore travailler sur des modèles publicitaires spéciaux et ne pas se contenter de copier ce qui se fait sur internet, car le potentiel n’est pas le même: il y a autant de différence aujourd’hui entre le mobile et l’internet qu’entre la radio et la télévision”, estime Benoît Corbin.
Pour l’instant, sur ce marché, les opérateurs “historiques” – SFR, Orange et Bouygues via TF1 – “sont encore dominants mais le rééquilibrage est en train de se faire avec des régies indépendantes”, explique-t-il.
A l’instar de MobilAddict, jeune start-up lancée il y a un an, qui indique avoir réalisé “180.000 euros de chiffre d’affaire sur le seul mois de juillet” et qui gère des espaces publicitaires pour des clients comme M6.fr, NRJ, BFMTV, 20minutes.fr ou encore aufeminin.com.
“Cette année on a eu une accélération impressionnante, les annonceurs se mettent tous à la publicité sur mobile car ils ont pris conscience de la façon très ciblée et personnalisée dont ils peuvent toucher un client”, indique Matthieu Gudefin, fondateur et directeur général de MobilAddict.
“Tout cela se met en route, ça +prend+, mais ce sera progressif”, modère Yves Gassot, directeur général de l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (IDATE).
Les projections laissent en effet entendre qu’il faudra encore plusieurs années avant que le business de l’internet sur mobile rattrape celui lié au PC.
Selon une étude publiée en janvier par le cabinet Gartner, il y aura plus de mobiles que de PC en 2013. De son côté, le SRI estime que “le mobile sera le premier point d’accès à internet en 2014”.