à la Bourse de Francfort (Photo : Daniel Roland) |
[19/09/2010 15:26:03] BERLIN (AFP) La banque allemande Hypo Real Estate, sauvée de la faillite par l’Etat à coup de milliards d’euros en 2009, a défendu le versement de 25 millions d’euros de “bonus” à des cadres, alors que les critiques du monde politique se multipliaient dimanche.
Dans son communiqué, l’établissement bancaire assure qu’il ne s’agit pas de “bonus”, mais de “versements isolés (…) dont le montant a été fixé en fonction de la contribution des salariés à la restructuration, à la stabilisation et au redressement” de l’entreprise en 2009″.
Autre argument avancé, ces 25 millions d’euros ne représentent “qu’une fraction des bonus qui se pratiquaient dans l’entreprise avant la crise”.
Plusieurs responsables politiques, tous bords confondus, ont durement critiqué ce versement — déjà effectué — au titre d’un exercice 2009 qui s’est soldé par une perte de 2,2 milliards d’euros.
“Cela montre que la direction (du groupe) manque complètement de tact. Ce sont les contribuables qui leur ont sauvé leur place”, a ainsi déclaré le vice-président du groupe parlementaire CDU, Michael Meister, dans le Financial Times Deutschland à paraître demain.
“On ne peut pas faire preuve de moins d’instinct que les responsables d’HRE. Ce versement est bel et bien un bonus, et aucun contribuable ne peut comprendre ça”, a également estimé dans un communiqué Jochen Poss, expert des questions financières pour le groupe parlementaire SPD (sociaux-démocrates).
Spécialiste des obligations couvertes par des crédits hypothécaires (Pfandbriefe), un marché très important en Allemagne, HRE s’était écroulée à l’automne 2008, dans le sillage de la crise financière et des lourdes erreurs de gestion de Depfa, sa filiale germano-irlandaise. Elle n’avait dû son salut qu’à des aides massives de l’Etat, qui en a pris le contrôle à 100%.
Elle a également bénéficié de 142 milliards d’euros de garanties publiques pour des emprunts, seule solution pour financer son activité et la création d’une structure externe de défaisance (“bad bank”) dans laquelle elle compte transférer 210 milliards d’euros d’actifs à risques ou non stratégiques.