La Tunisian American Chamber of Commerce (TACC) a pris l’initiative de tendre la
main aux artisans et aux métiers d’art, pour les initier à faire connaissance
avec le marché américain et -why not!- conquérir le chaland yankee. La chose
trottait dans les esprits depuis un moment… l’UTICA vient de relancer l’affaire.
Et voilà Nazeh Ben Ammar, président de la TACC, et les siens d’assaillir le
Famex.
Une première tentative infructueuse, puis retour pour re-plaider le dossier
devant la commission, et en bout de course finir par obtenir un accord de
subvention des frais d’une exposition dans une galerie newyorkaise, sur «l’East
River». My Good !
Une démarche structurée
Qui ne rêve d’avoir l’Amérique dans ses carnets de commande ! Le challenge peut
paraître gros, pour des artisans, mais en temps d’ouverture et quand la TACC et
l’UTICA mettent la main dans la main, impossible n’est plus marchand. C’est donc
Ibtissem Cammoun, conseil en export, qui a été chargée par la TACC pour
identifier des artisans et professionnels d’art pour faire partie de
l’exposition. Un groupe pilote d’environ quinze artisans a été présélectionné et
a organisé un show expérimental dans les locaux de Sophonisbe.
L’on voit dans le choix de ce site un signe signifiant de la part de M. Ben
Ammar et des siens qui nous rappellent à nos origines phéniciennes, donc
ingénieuses et inventives et qui brassent large. Et cela cadre parfaitement bien
avec l’esprit de cette expédition «téméraire» de la traversée de l’Atlantique.
Une dizaine seulement fera le voyage.
Ce qu’on peut dire de l’expo est qu’elle valorise la «pétillance» de nos métiers
traditionnels. Elle fait la part belle à l’aspect inventif, avec grand effet
d’appel pour des produits peu courants, décoratifs et d’une certaine
originalité. En la matière, il s’agit de faire du neuf avec de l’ancien. On
relève toutefois que la chéchia, le tapis et le verre soufflé sont absents. Mais
il s’agit en l’occurrence d’opérer une percée et peut-être qu’on fera plus tard
une place aux grands classiques.
Le «PR» sera le clou de l’opération
Outre Atlantique, c’est Patti Carpenter qui prendra l’affaire en mains ; Patti,
qui a fait le voyage à Tunis pour la circonstance, a assisté Ibtissem Cammoun
pour profiler un aspect marchand aux collections qui seront exposées. Il a eu le
coup de foudre pour nos métiers traditionnels et le Tunisian Touch’ et a
totalement fusionné avec nos «couleurs locales».
A noter au passage que Mme Patti, experte «Public Relation». Elle a arrêté trois
objectifs majeurs, a d’abord décidé d’un timing d’enfer. L’exposition se tiendra
du 30 novembre au 3 décembre 2010, période des fêtes de fin d’année qui connaît
un pic de fièvre acheteuse. L’exposition se tiendra à la galerie super chic
«Tucker Robbins» du haut Manhattan sur Lexington Avenue, à quelques encablures
de Ground Zero ! Et elle a réservé le compartiment «Showroom Designer» à cet
effet. Par conséquent, nous n’exposerons pas dans une galerie de fortune au sein
d’un vague couloir réservé aux vieilleries mais dans une enceinte dédiée à la
décoration d’intérieur et de la création dans le périmètre le plus huppé de ce
qui est «Cart Hadesht» des temps modernes et dans le carré des artistes faiseurs
d’opinion.
L’on a donc accordé la place qu’il faut à notre génie national et ce qu’il
recèle de technicité, sachant que c’est cette empreinte qui sera retenue car
l’on se doute bien qu’il faudra reconfigurer les collections au goût des clients
d’outre atlantique. Et ce travail d’implémentation sera tout à fait nécessaire.
Last but not least, pour cartonner au plan commercial, Patti a privilégié un
public de designers et professionnels de la décoration comme première cible.
Nous serons donc introduits par des locomotives qui lancent des tendances. La
fenêtre de tir «B to C» qui cible les professionnels serait, selon elle, «Best
Shoot». Et pour que la fête soit totale, il faudrait songer à bien sélectionner
l’accompagnement musical, et cinématographique : un bon 76 millimètres sur le
panorama national avec une parenthèse de dégustation culinaire seront du
meilleur effet. Faire de cette expo’ une tentative «full seduction» du public
américain. Good Luck !