Banque : une majorité des fonds éthiques “illégitime” selon une ONG

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Des billets de 100 euros et de 100 dollars (Photo : Thomas Coex)

[20/09/2010 13:16:21] PARIS (AFP) L’appellation d’investissement socialement responsable (ISR) est “totalement illégitime” pour une majorité des produits d’épargne commercialisés sous ce nom par les banques et les assurances, juge l’association Les Amis de la Terre dans un rapport publié lundi.

“Le résultat est atterrant: parmi les 89 fonds analysés, pas moins de 71 fonds contiennent dans leurs portefeuilles d?actifs au moins une des 15 entreprises controversées sélectionnées par les Amis de la Terre pour leurs pratiques sociales et environnementales désastreuses”, estime l’ONG dans un communiqué.

“L’appellation ISR est donc totalement illégitime pour une immense majorité des produits d’épargne ainsi nommés par les banques et les assurances elles-mêmes”, affirme Soisic Rivoalan, rédactrice du rapport.

Les sommes placées dans des placements éthiques, intégrant des critères extra-financiers, ont bondi en 2009 (+70%) pour atteindre 50,7 milliards d’euros, les particuliers se montrant plus intéressés par ce type de placements, avait souligné en mai le centre de recherche Novethic.

Selon les Amis de la Terre, “banques et assurances entrent dans la valse du développement durable” mais “elles n’ont pas changé leurs pratiques réelles et se sont limitées à promouvoir un affichage qui n?a pas de sens”.

Les fonds éthiques, remarque l’ONG, “sont investis presque systématiquement dans des entreprises multinationales, par nature plus promptes à avoir des pratiques contestables”.

L’association qualifie aussi de “défaillante” la notation extra-financière, telle que pratiquée par l’agence de notation Vigeo.

En parallèle à ce rapport intitulé “ISR: l’heure du tri”, Les Amis de la Terre publient un guide à l’attention des usagers des banques classant “les produits d?épargne, du livret A à l?assurance-vie en passant par le livret développement durable, selon leurs impacts et leurs risques sociaux et environnementaux”.