“Business schools” à la française : un modèle gagnant

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étudiants travaillent le 13 novembre 2003 dans la bibliothèque de l’Ecole Supérieure de Commerce de Marseille (Photo : Boris Horvat)

[20/09/2010 14:36:51] PARIS (AFP) Les écoles de gestion et de management françaises dominent une fois encore le classement international des meilleurs masters en management établi par le Financial Times, contrastant cruellement avec les résultats décevants des universités.

L’ESCP Europe arrive en tête de cette étude prestigieuse publiée lundi. Cinq écoles se placent dans le Top 10, et 12 figurent dans les 30 premières places.

Au total, dix-sept écoles de management françaises sont représentées cette année dans le classement du Financial Times. Le quotidien économique a passé en revue 65 grandes écoles internationales, en étudiant notamment le taux de recrutement de leurs diplômés et leur niveau de leur rémunération.

Cette bonne performance, qui contraste avec la faible présence des universités hexagonales dans d’autres classements internationaux (Université de Shanghai, Times Higher Education), est le résultat d’une stratégie tout particulière pour se distinguer de la concurrence anglo-saxonne.

Dans le modèle gagnant du master à la française, l’intégration dans les programmes de l’expérience professionnelle est fondamental, comme le souligne Françoise Rey, directeur de l’ESSEC Grande Ecoles.

“Nous avons poussé cette intégration très loin”, explique Mme Rey.

L’ESSEC, qui entre pour la première fois dans le classement FT 2010 au 9ème rang avec son programme grande école, a été dès 1994 la première business school en France à ouvrir ses programmes à l’apprentissage.

Renforcer et accélérer leur internationalisation est depuis longtemps l’autre élément fort de la stratégie des écoles françaises. Une stratégie payante, comme le démontre l’ESCP Europe avec ses cinq campus dans les principaux pays européens et qui vient de prendre la tête du classement FT.

“C’est notre projet européen que ce classement a récompensé”, explique son directeur général Pascal Morand.

Que la satisfaction des diplômés en terme d’employabilité, de carrière et de rémunération soit un critère important dans le classement du Financial Times, donne un avantage aux écoles avec un grand nombre d’anciens.

“Selon une enquête récente auprès de nos étudiants, leur principale motivation pour choisir notre programme porte sur les perspectives de carrière internationale”, souligne François Collin, directeur exécutif de l’alliance CEMS (2ème du classement).

Même constat du coté de Grenoble Graduate School of Business (GGSB, Groupe Grenoble EM), qui se place au 5ème rang. Avec ce résultat, le diplôme devient “un atout majeur sur le marché du travail international, toujours plus compétitif et multiculturel”, se félicite sa directrice Judith Bouvard.

La recherche de la taille critique devrait donc devenir une des grandes préoccupations d’un certain nombre d’écoles françaises. Surtout pour ceux, qui certes restent dans le classement, mais en perdant des places.

La meilleure illustration de “l’atout taille” est certainement SKEMA Business School, qui entre pour la première fois dans ce classement, moins d’un an après la fusion de ses composantes ESC Lille et CERAM (Nice Sophia-Antipolis).

Cette course à la masse critique pourrait pousser au rapprochement avec les Instituts d’Administration des Entreprises (IAE) universitaires, dans le cadre des pôles de recherche et d?enseignement supérieur (PRES).

“Une logique pertinente, mais pas universelle”, se défend Patrick Rousseau, directeur de l’IAE Aix – Graduate School of Management, qui revient dans le classement sur une 45ème place, après une année d’absence.

“Les Grandes Ecoles ne sont pas la seule voie vers la réussite professionnelle” et le classement montre “très clairement la grande valeur du système universitaire français dans le domaine du management”, plaide Patrick Rousseau.