L’UE veut empêcher l’importation de produits chinois issus du travail forcé

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éen Stefan Füle lors d’une conférence de presse, le 13 juillet 2010 à Bruxelles (Photo : Mustafa Ozer)

[23/09/2010 18:34:01] STRASBOURG (AFP) La Commission européenne s’est dite jeudi prête à réfléchir à un mécanisme visant à empêcher l’importation en Europe de produits issus des laogai, les camps de travail forcé chinois, sur le modèle du dispositif en vigueur aux Etats-Unis.

L’exécutif européen “est prêt à étudier l’efficacité de la législation américaine visant à empêcher de telles importations”, a déclaré devant le Parlement européen à Strasbourg le commissaire Stefan Füle.

Les Etats-Unis ont dressé une liste d’entreprises chinoises dont les produits sont interdits à l’importation car ces sociétés sont soupçonnées d’être des paravents cachant des “laogai” (camps de rééducation par le travail). L’Union européenne, en revanche, ne dispose pas d’un tel instrument.

“Il est extrêmement difficile d’établir avec précision quels produits importés de Chine vers l’UE ont été fabriqués dans des laogai”, a toutefois observé M. Füle.

Jusqu’à présent, l’Union européenne a préféré une “approche positive” de cette question dans ses relations avec Pékin, plutôt qu’une restriction des importations, a noté le commissaire.

“Nous devons reconnaître qu’il y a des limites à cette approche, qui n’a pas entraîné pour l’instant de changement notable dans la politique chinoise en matière de laogai”, a dit M. Füle. C’est pourquoi “la Commission est ouverte à l’idée” de réexaminer la manière de “faire pression efficacement sur les pays qui utilisent le travail en prison”.

Plusieurs députés européens ont fait part de leur impatience sur ce dossier. “Les noms de ces entreprises, qui sont en fait des prisons, sont connus. Les Etats-Unis ont déjà acquis une expérience concrète sur la manière dont on peut empêcher l’importation de ces produits”, a souligné le conservateur allemand Michael Gahler.

“Vous n’avez rien dit de concret”, a reproché au commissaire la députée française d’extrême gauche Marie-Christine Vergiat, estimant que “faire à tout le moins ce que font les Etats-Unis serait un minimum”.

Selon des dissidents chinois, le dispositif en vigueur aux Etats-Unis n’est cependant pas toujours efficace. Malgré les lois, il est possible de trouver sur le sol américain des biens fabriqués par des forçats chinois, avait ainsi expliqué en 2009 devant le Congrès américain l’ancien dissident Harry Wu.