Des hommes d’affaires des différents pays du Maghreb se retrouveront les 29 et 30 septembre 2010 à Alger pour une US-Maghreb Entrepreneur Conference, organisée par le US-Algeria Business Council, en vue d’assurer le suivi du Presidential Summit on Entrepreneurship tenu à Washington en avril 2010.
Ces businessmen maghrébins y rencontreront une délégation d’entrepreneurs américains qui auront auparavant visité la Libye et la Tunisie. Cette mission américaine est la deuxième à venir dans la région en l’espace de 8 mois. Simple hasard ?
Alors que par le passé il s’écoulait parfois plusieurs années entre deux délégations d’hommes d’affaires américains au Maghreb, cette accélération traduirait un intérêt croissant pour cette région au sein de la communauté des affaires américaines. C’est du moins le point de vue de Mme Isabel E. Rioja-Scott.
En poste à Tunis depuis un an et demi, cette chargée des affaires économiques et commerciales a vu l’intérêt des hommes d’affaires américains et celui de leurs homologues tunisiens croître et prendre la forme de demandes de renseignements et, en ce qui concerne l’ambassade américaine elle-même, de «discussions avec le secteur privé et l’administration au sujet des opportunités en Tunisie». Mais l’attachée commerciale américaine pense que «beaucoup de compagnies américaines ne connaissent pas l’Afrique du Nord et ignorent encore les opportunités offertes (par la Tunisie, ndlr) vers le marché maghrébin et européen».
Il y a près d’une année, il était question que la Tunisie et les Etats-Unis discutent de l’éventuelle conclusion d’un accord de libre-échange. Cette éventualité n’est plus de mise aujourd’hui, car l’administration Obama n’a plus de mandat en ce sens. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’avenir pour les relations économiques et commerciales tuniso-américaines. Liés encore par le Trade Investment Framework Agreement (TIFA) conclu en 2002, les deux pays discutent actuellement «de la manière d’approfondir leurs relations en profitant des liens qui existent déjà». Ces discussions portent sur divers sujets, parmi lesquels l’ouverture du ciel entre les deux pays. «Nous avons dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à négocier la conclusion d’un accord pour un ciel ouvert (Open Sky), rappelle Mme Isabel E. Rioja-Scott. En retour, la partie a reçu «l’expression de l’intérêt de la Tunisie pour commencer les négociations», mais aucune date n’a encore été fixée pour cela.
La franchise est un autre dossier dans lequel l’ambassade américaine est impliquée. «Nous avons travaillé avec la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (SCIT) pour promouvoir la deuxième édition du Salon de la Franchise «Tunis-Med Franchise, puisque des entreprises américaines s’y intéressent», indique l’attachée commerciale. Qui révèle que certaines entreprises américaines envisagent de s’installer en Tunisie dans le cadre de la nouvelle loi sur la franchise.
Le nombre d’entreprises américains implantées dans ce pays –près de soixante-dix, pour un investissement total de 1 milliard de dollars- pourrait-il augmenter ? Oui, assure Mme Isabel E. Rioja-Scott. Parce que «la Tunisie est une bonne plateforme pour les entreprises américaines en vue de servir les marchés maghrébin et européen».
Mais qu’en est-il de l’intérêt des entreprises tunisiennes pour les Etats-Unis ? En mai dernier, l’ambassade américaine avait organisé –en collaboration avec le Famex, la TACC, le CJD, etc.- une série de conférences sur le thème «Doing business with the US» qui avait suscité un intérêt «plus grand qu’on ne s’y attendait», assure l’attachée commerciale. La preuve en est que, quatre mois après, l’ambassade us reçoit encore des demandes d’information à ce sujet. Aussi, les responsables us envisagent-ils de rééditer cet évènement.