Iran : 30.000 ordinateurs infectés par le virus Stuxnet, Téhéran parle de “guerre électronique”

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Des installations sur le site iranien gazier de South Pars en juillet 2010. (Photo : Atta Kenare)

[26/09/2010 08:31:14] TEHERAN (AFP) Le virus Stuxnet qui s’attaque à des programmes de gestion industrielle a infecté au moins 30.000 ordinateurs en Iran mais sans faire de “dégâts sérieux”, selon des responsables iraniens cités dimanche par la presse qui parle de “guerre électronique”.

Quelque 30.000 adresses IP -identifiant un ordinateur- infectées par Stuxnet ont été jusqu’à présent dénombrées en Iran, selon Mahmoud Liayi, responsable des technologies de l’information au ministère de l’Industrie cité par le quotidien gouvernemental Iran Daily.

Stuxnet, découvert en juin, recherche dans les ordinateurs qu’il infecte un programme particulier, développé par l’allemand Siemens, et qui contrôle des oléoducs, des plate-formes pétrolières, des centrales électriques et d’autres installations industrielles.

Selon le Financial Times qui a révélé l’affaire vendredi, il s’agirait du premier virus informatique destiné à détruire physiquement des installations, et pas seulement par exemple à paralyser un système informatique.

Stuxnet aurait principalement frappé l’Iran, mais aussi l’Inde, l’Indonésie ou le Pakistan.

“Stuxnet transmet des informations sur les lignes de production industrielle et sur les systèmes d’automation à un certain destinataire. Les informations sont ensuite traitées par les créateurs du virus pour monter des complots contre le pays”, a affirmé M. Liayi.

C’est “probablement un gouvernement étranger qui est à l’origine de ce virus”, compte tenu de sa complexité, a-t-il ajouté sans autre précision.

Iran Daily évoque en revanche une “guerre électronique de l’Occident contre l’Iran”, citant divers experts mettant en cause les Etats-Unis et Israël.

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éaire construite par la Russie à Bouchehr, le 21 août 2010 (Photo : Atta Kenare)

Les industries iraniennes sont en train de recevoir des systèmes destinés à combattre Stuxnet, ajouté M. Liayi, soulignant que l’Iran avait décidé de ne pas utiliser l’antivirus élaboré par Siemens car “il pourrait être porteur d’une nouvelle version du virus”.

Le ministre des Télécommunications et des technologies de l’information, Reza Taqipour, a affirmé de son côté qu'”aucun dommage sérieux à des systèmes industriels n’a été signalé dans le pays” du fait de Stuxnet, toujours selon Iran Daily.

“Le virus n’a pas été capable de pénétrer ou de causer des dégâts sérieux dans l’appareil gouvernemental”, a-t-il ajouté.

Sur le terrain, “des équipes de spécialistes ont commencé à éliminer systématiquement le virus”, selon le directeur de la Compagnie des technologies de l’information dépendant du ministère de Télécommunications, Saeid Mahdiyoon.

Aucun de ces responsables n’a fait allusion à une possible contamination des installations nucléaires iraniennes par le virus.

Le Financial Times a affirmé que la première centrale nucléaire iranienne à Bouchehr (sud) aurait pu être touchée. Siemens a assuré n’avoir pas livré son logiciel incriminé à cette centrale, construite par la Russie et qui doit entrer en activité d’ici la fin de l’année.

Le programme nucléaire iranien est au coeur d’un conflit entre Téhéran et les Occidentaux, qui soupçonnent la République islamique, malgré ses dénégations, de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’activités civiles.

L’Iran est sous le coup de sanctions internationales sévères. Elles visent notamment les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime qui a pris un rôle croissant dans l’industrie ces dernières années, notamment dans les infrastructures, les télécommunications ou le pétrole.