Ain Draham et Tabarka, premières stations touristiques tunisiennes à figurer dans le guide Routard des années 50, peuvent retrouver leurs lettres de noblesse d’antan pour peu qu’on les décrète zones franches touristiques. C’est là la conclusion-recommandation faite par un expert en tourisme, en l’occurrence M. Wahid Ibrahim, ancien directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).
M. Wahid Ibrahim, qui s’exprime dans son livre «le tourisme tunisien : jeux de mots, jeux de maux», actuellement dans les librairies, y voit une solution radicale pour rentabiliser, à moindre coût, ces deux beaux sites qui n’arrivent pas à s’imposer comme stations suffisamment attractives, en dépit des lourds investissements consentis, des décennies durant, (aéroport, port de plaisance, festival de jazz subventionné, golf de 18 trous, théâtre de plein air…).
L’auteur se réfère, à ce sujet, à la principauté d’Andorre, zone enclavée entre la France et l’Espagne et considérée comme un paradis fiscal, parce qu’elle pratique une fiscalité légère et ne lève ni TVA, ni impôt sur le revenu ou sur la fortune, l’essentiel des ressources de l’État provenant d’un impôt sur les importations.
L’économie de cette principauté repose principalement sur deux formes de tourisme ; le tourisme de passage qui profite des prix plus bas qu’en Espagne ou en France (tabac et alcool 2,5 fois moins chers qu’en France) et le tourisme blanc (neige), qui, tout en profitant de ces quelques avantages tarifaires, vient surtout pour l’offre des sports d’hiver.
Pour revenir aux stations Ain Draham–Tabarka, M. Ibrahim recommande une animation non stop (diurne et nocturne). A ses yeux, après «le fiasco culturel et touristique qu’a connu cette station (échec du festival de jazz, pourtant le seul festival subventionné, un théâtre de plein air à l’état de carcasse en béton et une image de marque écornée pour longtemps), «la solution serait dans le retour à l’esprit initial d’un festival ouvert et gratuit, dans la spécialisation d’un genre (le jazz) et le non recours aux plateaux trop coûteux. En somme, un retour à la simple fête dans la rue…).
Quant à la clientèle, l’auteur pense que «toute la population européenne et algérienne voisine y affluerait pour bénéficier des avantages de la vie et du shopping hors taxes. Selon lui, avec cette mesure, la région deviendra un «must» à la mode, le tourisme y connaîtra une relance durable et l’aéroport international sera rentabilisé.
Autre solution proposée pour rentabiliser la station Ain Draham-Tabarka, l’option sans ambages pour la saisonnalité. A ce propos, l’auteur du «tourisme tunisien, jeu de mots jeu de maux» écrit : «puisque les avantages climatiques sont moins évidents qu’ailleurs, il faut se résoudre à recourir à une exploitation saisonnière, à l’instar des autres destinations balkaniques, françaises, italiennes et espagnoles. Vus sous cet angle, les nouveaux investissements hôteliers deviendront moins onéreux. On n’aura plus besoin d’offrir un confort hivernal pour une exploitation exclusivement estivale et de subir en conséquence l’extrême lourdeur des charges d’exploitation».
Des idées à méditer….