Les dépouilles de Lehman Brothers partent à l’encan à Londres

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ères à Londres, le 24 septembre 2010 (Photo : Ben Stansall)

[29/09/2010 18:59:17] LONDRES (AFP) Des banquiers en costume-cravate et des amateurs d’art se sont disputés mercredi à Londres les dépouilles –plaque en cuivre, livres reliés et autres tableaux– de la maison Lehman Brothers, dont la chute en 2008 a précipité la crise financière mondiale.

De nombreux employés de la banque se pressaient dans la salle à la recherche d’un souvenir de l’âge d’or de la finance, avant la chute.

Ce qui me manque, c’est le comportement ++bon vivant++” de l’époque”, se souvient Dorene Toh qui a quitté le monde de la finance dans les années 1990, “au bout du rouleau”.

“J’ai encore le manteau de (la marque de luxe) Missoni que j’ai acheté avec mes premiers bonus”, ajoute-t-elle. “C’est de la nostalgie”, reconnait-elle. “Ce ne sera plus jamais pareil.”

Un des premiers lots à partir a été la plaque “Lehman Brothers” qui figurait à l’entrée du batiment, emportée pour 42.050 livres (50.000 euros) soit 14 fois le prix d’estimation, par un anonyme qui renchérissait au téléphone.

“Je suis resté chez Lehman jusqu’au bout. J’y ai passé huit ans et demi, je cherche un souvenir. Ca s’est terminé tristement, mais j’ai eu de bons moments, et c’est là que j’ai démarré”, se souvient un anonyme.

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ères chez Christie’s à Londres, le 24 septembre 2010 (Photo : Ben Stansall)

Une autre plaque posée lors de l’inauguration du bâtiment en 2004 par Gordon Brown — alors ministre des Finances travailliste — a atteint 28.750 livres, soit 20 fois l’estimation.

La chute de Lehman Brothers, il y a presque exactement deux ans, constitue la plus grande faillite bancaire de l’histoire financière américaine.

L’enchère organisée par PricewaterhouseCoopers (PwC) devrait ramener dans les caisses au moins 2 millions de livres.

Une première vente de la collection d’oeuvres d’art qui ornait les murs de la banque d’investissement aux Etats-Unis a rapporté quelque 12 millions de dollars samedi à New York.

Le produit des enchères doit contribuer au remboursement des créanciers de Lehman Brothers, qui a laissé plus de 600 milliards de dollars de dettes.

A Londres, les lots comprenaient aussi bien une charte de la banque, faisant voeu de “se consacrer pleinement à nos clients et nos actionnaires”, que des volumes reliés de cuir d’oeuvres de Shakespeare et Dickens et des peintures de Lucian Freud et Howard Hodgkin. Plus curieusement, une oeuvre d’art figurant des oreillers… de pierre était mise en vente.

Si la plupart des anciens employés de Lehman préfèrent passer sur l’épisode douloureux de la crise financière, Geoffrey Thomas, 50 ans, interrogé sur le motif de son achat –investissement, ou souvenir– a gardé son sens de l’humour: “Oh, juste pour le souvenir. Je ne vais certainement pas confier quoi que ce soit à la banque!”