UniCredit : un ancien adjoint de Profumo lui succède à la tête du groupe

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ège d’UniCredit à Milan, le 9 octobre 2008 (Photo : Damien Meyer)

[30/09/2010 18:13:54] MILAN (Italie) (AFP) UniCredit, la plus grande banque italienne et l’un des poids lourds européens, a fait le choix de la continuité jeudi en nommant Federico Ghizzoni, un ancien adjoint d’Alessandro Profumo, pour diriger le groupe après l’éviction la semaine dernière de M. Profumo.

“Je suis honoré que le conseil m’ait nommé administrateur délégué (patron, ndlr) d’UniCredit. Je travaille depuis 30 ans dans le groupe et je suis enthousiaste de me confronter à ce rôle”, a déclaré M. Ghizzoni, selon un communiqué publié après le conseil d’administration qui s’est tenu à Varsovie.

Agé de 54 ans, M. Ghizzoni, un des quatre anciens adjoints d’Alessandro Profumo, occupait le poste de vice-directeur général chargé de l’Europe centrale et orientale, région stratégique qui a représenté plus de 40% du bénéfice imposable d’UniCredit en 2009.

Il donnera une conférence de presse avec le président Dieter Rampl à Milan, vendredi à 11H00 GMT.

Entré dans le groupe en 1980, il y a fait toute sa carrière et a été l’un des artisans de son expansion à l’étranger. Ce profil devrait rassurer le marché sur le maintien de la stratégie du groupe.

M. Ghizzoni “aura la tâche de renforcer le positionnement d’UniCredit comme banque leader en Europe”, a d’ailleurs souligné M. Rampl. A la Bourse de Milan, le titre a clôturé sur une hausse de 1,74% à 1,873 euro.

M. Ghizzoni aura donc finalement emporté l’adhésion des actionnaires alors que Roberto Nicastro, autre vice-directeur général, avait tenu la corde ces derniers jours. UniCredit, qui a examiné des candidatures externes, avait finalement décidé d’opter pour une solution interne.

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à Milan, le 6 septembre 2010 (Photo : Giuseppe Cacace)

A la tête d’UniCredit depuis 1997, Alessandro Profumo, qui a fait du groupe la plus grande banque d’Italie et l’une des plus importantes de la zone euro, a été poussé à la démission après une crise provoquée par la montée de la Libye au capital.

Les actionnaires ne lui ont pas pardonné d’avoir omis de les informer alors que cela changeait radicalement la structure de l’actionnariat, Tripoli devenant premier actionnaire avec près de 7,6%.

Mais la Libye n’a été que la goutte faisant déborder le vase, les relations étant déjà tendues entre M. Profumo et des actionnaires critiques à l’égard de sa trop grande volonté d’autonomie et des performances financières du groupe.

Les actionnaires souhaitent donc éviter une trop grande concentration des pouvoirs entre les mains du nouveau patron, ce qui devrait aboutir au choix parmi les anciens adjoints de M. Profumo, comme Roberto Nicastro, d’un ou de deux directeurs généraux, plus concentrés sur la gestion quotidienne du groupe.

Répondant à une requête de la Banque d’Italie, UniCredit a par ailleurs indiqué que les parts de la banque centrale libyenne (4,988%) et de la Libyan Investment Authority (2,594%) ne pouvaient être considérées comme indépendantes d’après les informations dont elle disposait mais que d’autres vérifications étaient nécessaires.

La Banque d’Italie cherche à savoir si ces parts ne doivent pas être classées comme une participation unique contrôlée par Tripoli, ce qui réduirait l’influence de la Libye car ses droits de vote seraient limités à 5%, conformément aux statuts d’UniCredit, même si elle détient près de 7,6% du capital.

Cité par les agences italiennes, le gouverneur de la banque centrale libyenne a assuré de son côté que la Libye ne comptait pas accroître sa participation.