“Krach éclair” à New York : les régulateurs mettent en cause un algorithme

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à Wall Street le 30 septembre 2010 à New York. (Photo : Spencer Platt)

[01/10/2010 17:28:21] NEW YORK (AFP) Les régulateurs des marchés américains, la SEC et la CFTC, ont mis en cause vendredi un algorithme de ventes, processus informatique complexe permettant une vente massive en quelques minutes, pour expliquer le “krach éclair” qui a ébranlé Wall Street le 6 mai.

“Le 6 mai a été dès le début une journée exceptionnellement turbulente pour les marchés” en raison de la crise de la dette en Europe, expliquent la Securities Exchange Commission et la Commodity Futures Trading Commission dans leur rapport expliquant comment le Dow Jones a pu chuter ce jour là de plusieurs centaines de points en quelques minutes.

Dans ce contexte, à 14H32 (18H32 GMT) face à “une volatilité inhabituellement élevée et une réduction des liquidités”, un courtier non identifié a lancé un programme de ventes portant sur 75.000 contrats à terme sur l’indice S&P 500, expliquent les régulateurs.

Acheter ou vendre un contrat sur un indice boursier consiste à parier sur son évolution future.

Pour cela, ce courtier a choisi un programme informatique complexe, un algorithme, qui a effectué la vente en seulement 20 minutes, une durée très réduite pour un volume si important (représentant plus de quatre milliards de dollars).

Ce courtier avait déjà réalisé ce genre d’opérations et la dernière fois qu’il l’avait fait, il avait fallu plus de cinq heures pour liquider la vente, précise le rapport.

“La meilleure façon de décrire ce qui a suivi, ce sont deux crises de liquidités”: une sur le marché de ces contrats à terme, appelés les E-Mini, l’autre sur le marché boursier, intervenue à 14H45, expliquent les régulateurs.

Les opérateurs, préoccupés par l’effet de cette vente massive et rapide sur l’indice S&P 500, se sont retirés du marché. Faute d’acheteur, leurs ventes automatiques se sont traduites par une vertigineuse chute des cours.

Le Dow Jones, qui reculait de plus de 2%, a alors brutalement plongé de presque 10%.