Grande-Bretagne : David Cameron veut rassurer sur l’austérité

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éunion avec les dirigeants des grandes banques britanniques, à Londres le 1er octobre 2010 (Photo : Peter Macdiarmid)

[03/10/2010 14:15:22] BIRMINGHAM (Royaume-Uni) (AFP) Le Premier ministre britannique David Cameron a tenté dimanche d’apaiser les craintes suscitées par son plan d’austérité draconien, au premier jour du congrès annuel de son parti conservateur, à Birmingham (centre).

“Nous travaillons dans l’intérêt national”, a lancé à la presse David Cameron en arrivant dimanche matin à Birmingham, imprimant ainsi le ton d’un congrès qui sera dominé par les mesures d’austérité sans précédent imposées par le leader conservateur.

Le 22 juin dernier, le ministre des Finances George Osborne annonçait une cure d’amaigrissement radicale visant à éliminer en cinq ans la quasi-totalité du déficit budgétaire légué par le Labour (10,1% du PIB en 2010). Le plan, qui doit être détaillé le 20 octobre, veut réduire jusqu’à 40% le budget de certains ministères, afin de trouver plus de 80 milliards de livres (92 milliards de livres) d’économies.

“On ne peut pas tergiverser… ce que George Osborne a fait en juin est de faire sortir la Grande-Bretagne de la zone de danger où nous nous trouvions aux côtés du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne”, a déclaré David Cameron sur la BBC.

L’ampleur des coupes fait craindre pour les moins nantis de la population mais également pour l’économie dans son ensemble, dont la reprise reste très fragile. Mais M. Cameron assure que l’austérité sera “juste” et a rejeté les déclarations de son ministre de la Justice, et ancien ministre des Finances, Kenneth Clarke, qui a dit “ne pas exclure le risque d’une nouvelle récession”, dans un entretien au journal dominical The Observer (gauche).

C’est la première fois en quatorze ans que le parti conservateur tient son grand rendez-vous annuel alors qu’il se trouve au pouvoir, après avoir chassé les travaillistes du gouvernement lors des législatives de mai dernier.

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à son arrivée au congrès des Tories, à Birmingham le 2 octobre 2010 (Photo : Ben Stansall)

Mais l’ambiance n’est pas à la fête et les délégués ont été avertis qu’un “champagne ban” (interdiction de champagne) était en vigueur, au moins pour en consommer en public, afin d’éviter de heurter la sensibilité d’une opinion publique à qui d’importants efforts sont demandés. Les milliers de délégués au congrès des Tories devaient d’ailleurs être accueillis dimanche midi par une manifestation contre les réductions budgétaires.

Avec pour slogan “Together in the national interest” (“Ensemble dans l’intérêt national”), le congrès se veut l’occasion pour M. Cameron d’affirmer que les conservateurs sont main dans la main avec les libéraux-démocrates, leurs partenaires de centre-gauche dans la coalition gouvernementale, malgré les critiques qu’ils ont adressées au plan d’austérité.

“Nous voulons tous les deux prendre les décisions difficiles et audacieuses pour construire un pays plus solide”, a déclaré sur la BBC David Cameron, dont son discours phare, mercredi au dernier jour du congrès, est très attendu.

Se défendant de couper pour couper, M. Cameron met en avant un programme de réformes “extrêmement ambitieux”, citant notamment la refonte complète de l’assurance sociale, dont les détails seront annoncés lors du congrès.

David Cameron promet également de ne pas sacrifier les domaines intouchables des conservateurs, en particulier la Défense, afin de rassurer la droite de son parti, fervente protectrice d’une armée forte.

Les militants sont d’autant plus inquiets qu’un nouveau sondage de l’institut YouGov, publié dimanche dans le Sunday Times, place l’opposition travailliste en tête, avec une avance de deux points sur les Tories (41% contre 39%). Une autre enquête, de BPIX pour le Mail on Sunday, dit cependant le contraire, avec 41% pour les conservateurs et 37% pour le Labour.