Une jeune femme devant son ordinateur (Photo : Str) |
[04/10/2010 17:40:21] DAMAS (AFP) Les autorités syriennes accusent une blogueuse de 19 ans, emprisonnée depuis plus de neuf mois, d’avoir espionné au profit des des Etats-Unis, rapporte lundi le quotidien syrien al-Watan.
Tal al-Mallouhi, incarcérée à la prison des femmes de Douma, près de Damas, “a espionné au profit de l’ambassade des Etats-Unis au Caire”, affirme ce journal proche des cercles du pouvoir qui cite des sources syriennes “bien informées”.
Les informations qu’elles a recueillies ont servi “à une tentative d’attentat contre un officier des services de sécurité syriens (…) au Caire le 17 novembre dernier”, poursuit-il.
Cet officier, blessé dans l’attentat, est aujourd’hui handicapé à vie, selon le journal.
“Une femme de l’ambassade américaine au Caire avait demandé à Tal d’espionner l’ambassade de Syrie au Caire et de faire connaissance (là-bas) avec les officiers de la sécurité”, raconte al-Watan qui souligne que “la jeune femme a été rémunérée pour les services qu’elle a rendus”.
“Tal al-Mallouhi a reconnu avoir espionné et a été arrêtée (…) Elle comparaîtra prochainement devant le tribunal”, poursuit le journal.
Selon l’association de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), Tal al-Mallouhi avait été arrêtée le 27 décembre 2009 à la suite d’une convocation des services de sécurité.
Ceux-ci avaient ensuite saisi chez elle son ordinateur, des CD et des livres, selon HRW qui a appelé Damas à la libérer.
Le blog de la jeune femme, selon HRW, qui contient des poèmes et des commentaires sur la société, évoque essentiellement le sort des Palestiniens et n’aborde pas la situation politique en Syrie.
Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne de défense des droits de l’Homme, a déclaré lundi à l’AFP que les avocats de la jeune femme n’avaient pas encore pu accéder à son dossier.
“Sa famille a été autorisée à lui rendre visite jeudi” pour la première fois depuis son incarcération, a-t-il ajouté.
Mlle Mallouhi devrait comparaître devant la justice “dans les prochains jours”, a-t-il dit. Il a réclamé un procès “public et équitable”.