Sarkozy plaide au sommet UE/Asie pour un nouvel ordre monétaire

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érémonie d’ouverture du sommet Euope/Asie à Bruxelles, le 4 octobre 2010 (Photo : Georges Gobet)

[04/10/2010 20:39:46] BRUXELLES (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy, qui prendra en novembre la présidence du G20, a plaidé pour “un nouvel ordre monétaire”, lundi, au premier jour d’un sommet entre les principaux pays d’Europe et d’Asie à Bruxelles dominé par les contentieux commerciaux.

“Nous vivons dans un monde où les déséquilibres monétaires font peser un risque sur toutes nos économies”, a mis en garde M. Sarkozy, dans l’allocution qu’il a prononcée devant les participants au sommet de l’Asem (Asia Europe Meeting), dont un compte-rendu a été distribué à la presse.

“Aujourd’hui, en 2010, nous n’avons pas un seul endroit où, dans le monde, nous pouvons parler des questions monétaires. Chacun fait comme il veut, chacun, à juste titre, essaie de préserver sa souveraineté, mais nous vivons au XXIe siècle sans un ordre monétaire”, a-t-il insisté.

Selon lui, “la question de la définition d’un nouvel ordre monétaire est clairement posée”.

Au un moment où “le G7 n’est plus légitime” pour parler des questions monétaires, la Chine n’en faisant pas partie, “où parle-t-on de monnaie ? (…) Est-ce que chaque région du monde doit accumuler des réserves pour éviter une crise ? Ce sont des sujets qu’il faut traiter et résoudre”, a-t-il martelé.

La question d’un nouvel ordre monétaire fait partie des priorités que le Nicolas Sarkozy s’est fixées pour la présidence française du G20, à partir du 12 novembre.

Sur cette question sensible des monnaies, la Chine est dans le collimateur des pays industrialisés qui lui reprochent la sous-évaluation du yuan, dans le but de favoriser ses exportations, et lui demandent de laisser sa monnaie s’apprécier. Mais Pékin leur a adressé lundi une fin de non-recevoir au sommet de l’Asem.

La présidence française a cependant estimé lundi soir que la Chine souhaitait qu’on réfléchisse à la variation erratique des taux de change. “C’est très important”, a-t-on assuré de même source.

Le président Sarkozy a également abordé ses autres priorités pour le G20 : la régulation du prix des matières premières et la nouvelle gouvernance économique mondiale, notamment la réforme du Fonds monétaire international qui est une des principales revendications des pays émergents.

Enfin, il a proposé de “changer les méthodes de préparations des sommets internationaux” : davantage de réunions en amont de ministres et d’experts “de manière à ce qu’il y ait moins de sommets où les discours se succèdent aux discours (…) et où les décisions sont prises avant même qu’on ne se soit rencontré”.

“Dans ce cas, on peut se contenter d’une conférence téléphonique ou d’échanges de communiqués, ce qui évitera de dégrader notre bilan carbone. Il va falloir qu’on réfléchisse là-dessus aussi”, a-t-il dit.

M. Sarkozy a également profité de ce sommet pour avoir quatre entretiens bilatéraux, avec les Premiers ministres chinois, Wen Jiabao, japonais, Naoto Kan, australien, Julie Gillard, et avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Il est rentré à Paris après un dîner réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement ou représentants des 46 pays de l’Asem. Mardi, pour la seconde journée du sommet, le président français sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.