Un séminaire de réflexion se tiendra le 28 octobre à Tunis pour parler de semis
direct et d’agriculture de conservation. Le défi de l’agriculture, aujourd’hui,
n’est plus seulement de produire pour nourrir. Il faut aussi et surtout
préserver les ressources naturelles pour l’avenir. Aujourd’hui, en Tunisie cela
commence à se concrétiser par des résultats. La surface emblavée en semis direct
s’élève à d’environ 12.000 ha (résultats campagne 2009/2010).
Le meilleur reste à venir. Les pratiques «conventionnelles» peuvent avoir des
effets négatifs sur non seulement les rendements à long terme, mais peuvent
aussi être une menace pour l’environnement. Elles sont de plus en plus
considérées comme responsables de la dégradation des ressources naturelles
provoquant ainsi érosion, perte de la fertilité physique et biologique des sols,
pollutions des nappes, effet de serre additionnel… Lorsque l’on rajoute
l’impact de ces pratiques sur l’eau, si précieuse dans notre région, on réalise
qu’il est d’autant plus impératif de se poser les bonnes questions afin
d’essayer d’esquisser des réponses pour garantir de jours meilleurs. Et
précisément, c’est le semis direct, les techniques culturales simplifiées,
l’agriculture raisonnée ou encore l’agriculture de conservation qui représentent
des options pour demain. Ce sont des nouveaux systèmes de cultures qui sont
élaborés et mis en œuvre depuis des années pour tenter de répondre au défi de la
durabilité des systèmes agricoles.
L’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour
l’environnement mondial (FFEM) soutiennent, depuis une dizaine d’années, la
dynamique de développement de l’agriculture de conservation en Tunisie. Ce
déploiement se fait via le financement de structures comme l’Institut national
des grandes cultures (INGC), l’Ecole supérieure d’agronomie du Kef (ESAK) et
l’Association pour l’agriculture durable (APAD). Cette dynamique entre dans sa
seconde phase d’investissement dans le cadre du Projet de développement de
l’agriculture de conservation (PADAC).
Cette démarche de développement, soutenue par le ministère de l’Agriculture et
des Ressources hydrauliques, concerne à la fois le développement d’activités de
recherche ciblées sur la quantification des effets (agronomiques, économiques,
environnementaux), le changement de pratique d’un système conventionnel vers un
système d’agriculture de conservation, mais aussi des activités de promotion
d’un «paquet technologique» auprès d’agriculteurs au nord et au centre du pays.
Cela se concrétise aujourd’hui par une surface emblavée en semis direct
d’environ 12.000 ha (résultats campagne 2009/2010). Selon un communiqué de l’APAD,
«cette dynamique de développement, qui repose sur la conservation du “capital
Sol” et la valorisation de l’eau, permet de limiter les coûts de production ;
elle est donc susceptible de jouer un rôle important dans le processus de mise à
niveau agricole pour les exploitations céréalières et contribuer à la sécurité
alimentaire du pays, en limitant les impacts sur les ressources naturelles».
Le séminaire sera placé sous le patronage du ministre de l’Agriculture et
réunira près de 150 invités entre agriculteurs, chercheurs, fournisseurs et
responsables de l’Administration… Il y sera question bien entendu de l’état de
l’agriculture de conservation (AC) en Tunisie et de son développement.