Personne ne peut douter de l’importance et de la priorité que constitue le
dossier de l’emploi pour les autorités à tous les échelons. D’ailleurs, le
ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi a été bien inspiré en
organisant le premier salon de l’emploi à quelques jours seulement de la fin du
3ème Salon national de la formation professionnelle.
C’est un jour de
SIB ou quelque chose qui lui ressemble à La Charguia ce jeudi
30 septembre. Embouteillage monstre et foule bigarrée. Le profil général est
plutôt jeune, à majorité clairement féminine et l’attente se fait longue aux
portes du centre d’exposition de La Charguia. Tous ces jeunes sont là bien avant
10H00, l’heure indiquée pour l’ouverture du Premier
Salon de l’Emploi. Quand les
portes s’ouvrent, c’est la bousculade, canalisée tant bien que mal par les
agents de sécurité et les hôtesses d’accueil. On se bouscule et on se rue vers
les stands !
Pour nos jeunes, majoritairement diplômés des universités, c’est une occasion de
plus à ne pas rater dans leur parcours de recherche d’emploi. Monia, qui vient
de terminer un master en finances, nous dit qu’elle ne veut surtout pas rester à
la maison à ne rien faire et qu’elle acceptera n’importe quoi pourvu qu’il y ait
un salaire à la clé ! Elle se reprend rapidement : «Non, bien sûr, je cherche un
vari emploi ! Cependant, vu la concurrence et la rareté des offres dans les
finances, je suis tentée de voir aussi dans d’autres secteurs».
Mohamed Amine, qui est accompagné de son ami Jilani, sont tous les deux diplômés
en multimédia depuis l’année dernière, et Jilani, hilare, annonce : « Nous
voulons d’abord nous faire connaître ! Alors nous programmons un vrai record de
dépôt de CV, vous allez voir, aucun stand ne nous échappera !».
Les exposants sont assaillis de visiteurs. Il y a là bien sûr les
Call Center
dont les stands sont pris d’assaut par les garçons et les filles. Mais il y a
également une foule d’autres exposants. Des opérateurs télécoms, des sociétés de
service, des industriels, des entreprises étrangères… Sans compter les
spécialistes de recrutement nationaux ou internationaux installés en Tunisie.
Les organisateurs ont clairement réussi leur coup surtout avec l’installation
d’un stand à l’entrée du Salon pour recueillir les CV des demandeurs d’emploi
remplis rapidement sur une fiche pré-imprimée. Tout le monde y passe. Noura,
juriste, qui s’est fait accompagnée de sa maman, nous confie son pessimisme :
«Pour nous les juristes, l’offre est très restreinte mais j’essaie quand même à
tout hasard ! Je viens de me convaincre qu’il faut absolument que je fasse une
formation complémentaire pour augmenter mes chances!». Sa mère hoche de la tête
se demandant sûrement s’il va falloir que sa fille revienne à l’école!
Ce Salon est venu au moment opportun pour mettre en évidence le vrai calvaire
des diplômés des universités en chômage, long ou court, et le calvaire non moins
important aussi de leurs parents.