Procès de l’ancien trader Jérôme Kerviel : le tribunal rend son jugement

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érôme Kerviel et son avocat Olivier Metzner à la sortie du tribunal le 25 juin 2010 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[05/10/2010 06:56:26] PARIS (AFP) Le tribunal correctionnel de Paris rend ce mardi matin son jugement dans le procès hors normes de Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale poursuivi pour une perte record de près de cinq milliards d’euros début 2008.

Prévue à partir de 10H00, la lecture du délibéré devrait durer environ une heure, dans la salle des Criées du palais de justice de Paris où s’est déroulé le procès devant la 11e chambre du tribunal correctionnel du 8 au 25 juin, sous la présidence de Dominique Pauthe.

L’accusation a requis cinq ans de prison dont quatre ferme à l’encontre du jeune homme de 33 ans, devenu un symbole des dérives de la finance mondiale.

Jugé pour avoir pris sur les marchés financiers des positions spéculatives de dizaines de milliards d’euros, dissimulées à l’aide d’opérations fictives et de fausses écritures, il encourt un maximum de cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende pour “abus de confiance”, “faux et usage de faux” et “introduction frauduleuse de données dans un système informatique”.

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érôme Kerviel à son procès, le 8 juin 2010 (Photo : Benoit Peyrucq)

La Société Générale, partie civile, lui réclame 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts, correspondant à la somme astronomique qu’elle estime avoir perdue par sa faute, un montant que Kerviel mettrait des siècles à rembourser.

L’avocat de l’ancien trader, Me Olivier Metzner, un ténor du droit pénal financier, a demandé sa relaxe pour l’essentiel des faits qui lui sont reprochés, ne plaidant coupable que de l’introduction frauduleuse de données.

Durant le procès, qui a entendu une trentaine de témoins, Jérôme Kerviel n’a pas dévié de sa ligne de défense. Il a admis avoir perdu le sens des réalités, mais il a répété que sa hiérarchie l’avait laissé faire, voire encouragé, à prendre des risques, dès lors qu’il gagnait de l’argent.

Il refuse d’ailleurs d’endosser la responsabilité des 4,9 milliards de pertes, affirmant que ses positions avaient été soldées (“débouclées”) dans les pires conditions, en janvier 2008.

Les avocats de la Société Générale, outrés que la défense ait cherché à faire “le procès de la banque”, ont taillé en pièces ses arguments, même s’ils n’ont pu contester les défaillances avérées dans les systèmes de contrôle.

Après le prononcé du jugement, les parties auront dix jours pour faire appel.