Affaire Kerviel : pour Hugues Le Bret, Nicolas Sarkozy s’est “acharné” contre Daniel Bouton

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ème semaine du procès de Jérôme Kerviel, le 22 juin 2010 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[06/10/2010 08:02:41] PARIS (AFP) L’ex-directeur de la communication de la Société Générale, Hugues Le Bret, a accusé mercredi Nicolas Sarkozy sur RTL de s’être “acharné” contre l’ex-PDG Daniel Bouton lors de la révélation de l’affaire Kerviel, dont il était furieux de n’avoir pas été informé plus tôt.

Le président de la République a “surréagi” au début de la crise car il n’avait pas “été mis dans la confidence”, la direction de la banque ayant estimé que “pour bien gérer la crise, il fallait éviter tout risque de fuite”, a expliqué M. Le Bret.

“Quand quatre jours après, le président découvre le sujet, il s’acharne sur Daniel Bouton”, poursuit l’ancien directeur de la communication, qui publie jeudi un livre consacré à l’affaire “La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial”.

“Il n’a pas compris qu’on n’avait pas encore complètement réglé le problème, il fallait lever cinq milliards et que c’était extrêmement difficile”, a-t-il ajouté, faisant référence à l’augmentation de capital réalisée par la banque pour combler sa perte.

“Donc, il nous cogne dessus comme des brutes avant de comprendre quelque temps après qu’il faudra régler ses comptes une fois que le bateau sera sorti de la tempête, et pas avant”, dit-il encore.

La Société Générale a découvert la position frauduleuse de Jérôme Kerviel, qui se montait à plus de 50 milliards d’euros, le week-end du 19 et 20 janvier 2008. Le dimanche soir, elle a prévenu les régulateurs et, en accord avec ces derniers, selon elle, a décidé de ne pas en informer l’Elysée immédiatement.

Dans les jours qui ont suivi, M. Sarkozy a réclamé la démission de M. Bouton, qui a finalement quitté la présidence du groupe un an plus tard.

Nicolas Sarkozy “ne réagit pas en homme d’Etat qui chercherait à préserver l’une des grandes banques du pays en équilibre sur un fil, mais en homme humilié d’avoir été écarté de la gestion de la crise. Il en fait une affaire personnelle”, écrit M. Le Bret dans son livre.