énovation dans la gare Saint-Lazare à Paris, pour la construction d’un centre commercial sur trois niveaux, le 6 octobre 2010 (Photo : Jean Liou) |
[07/10/2010 09:06:38] PARIS (AFP) La SNCF a entrepris un vaste programme de rénovation des gares parisiennes auxquelles elle compte rendre leur lustre d’antan, n’hésitant pas à s’allier au privé pour en faire des centres commerciaux.
Après l’achèvement de la gare de l’Est, qui a servi de ballon d’essai, le gros des travaux se concentre gare Saint-Lazare. Un chantier spectaculaire au terme duquel le cheminement des voyageurs, du métro et de la rue aux quais, sera entièrement revu à travers trois niveaux de boutiques.
“C’est une opération exceptionnelle et hors normes, mais emblématique de ce qu’on veut faire, et va faire, petit à petit dans l’ensemble des gares”, a décrit Sophie Boissard, la directrice générale de Gares & Connexions (nouvelle branche spécialisée de la SNCF), mercredi lors d’une visite du chantier.
Deuxième gare d’Europe avec 450.000 voyageurs (et 1,2 million de visiteurs) par jour, la gare Saint-Lazare avait besoin sérieux d’un coup de jeune. Elle n’avait pas été rafraîchie depuis 1970.
La salle des pas perdus, vaste nef de 205 mètres de long surmontée d’une verrière datant de 1889, y fait depuis l’an dernier l’objet d’un liting complet.
“On agrandit la gare par en dessous”, résume Jean-Marie Duthilleul, l’architecte en chef de la SNCF.
Concrètement, là où on avait deux niveaux –la salle des pas perdus au premier étage, près des quais, et la galerie marchande au rez-de-chaussée–, on en aura trois, un sous-sol ayant été creusé en contact direct avec le métro.
Ils s’ordonneront autour d’un atrium central, et accueilleront en janvier 2012 un centre commercial de 10.000 mètres carrés. Outre trois moyennes surfaces (Virgin, Carrefour Market et Monop’), on y trouvera 80 magasins et services.
Bien sûr, on pourra toujours acheter son billet. “Ce n’est pas une galerie marchande, c’est une gare”, rappelle Jean-Marie Duthilleul.
La SNCF a fait appel au privé pour cette opération estimée à 140 millions d’euros: c’est Spie Batignolles qui construit et Klépierre Ségécé (une filiale de BNP Paribas) qui commercialise les espaces. Le tandem a apporté 80 millions d’euros et se remboursera en exploitant les surfaces commerciales pendant quarante ans.
“Nous comptons investir dans les gares françaises 2 milliards d’euros sur cinq ans et 4 à 5 milliards sur dix ans”. Ces investissements, la SNCF ne pourra pas pas entièrement les faire “sur ses fonds propres. Il faut trouver des partenariats”, rappelle Sophie Boissard.
La prochaine grande opération parisienne devrait concerner la gare d’Austerlitz, qui s’apparente au moins autant à “la réhabilitation d’un bout de ville” qu’à une simple rénovation d’un bâtiment fatigué, indique la patronne des gares.
Les travaux, qui devraient durer jusqu’en 2018 ou 2020, pourraient coûter “plusieurs centaines de millions d’euros”, selon elle.
Le gisement de surfaces disponibles y est estimé à 60.000 mètres carrés, six fois plus qu’à Saint-Lazare et quinze fois plus qu’à la gare de l’Est.
De l’autre côté de la Seine, la gare de Lyon est progressivement rénovée. Là aussi, une grande verrière doit notamment abriter commerces et services d’ici 2012.
Dans les autres gares parisiennes, on procédera plus par “petites touches”, précise Mme Boissard: réaménagement du terminal Eurostar et des surfaces de vente gare du Nord (pour 2012), amélioration des circulations des voyageurs à Montparnasse (d’ici 2016).