Electronique : un rapport accuse Foxconn de surexploiter ses salariés chinois

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ées de Foxconn assemblent des composants électroniques, le 26 mai 2010 à Shenzen (Photo : Voishmel)

[08/10/2010 11:47:23] SHANGHAI (AFP) Le géant taïwanais de l’électronique Foxconn, mis en cause en Chine après une vague de suicides, surexploite ses salariés chinois en les forçant notamment à des heures supplémentaires, selon un rapport d’enquête cité vendredi par la presse chinoise.

Selon les résultats de cette enquête diligentée auprès de 1.726 salariés chinois de Foxconn, à travers neuf sites, les employés du groupe effectuerait en moyenne 83,2 heures supplémentaires par mois, soit plus de deux fois plus que les 36 heures supplémentaires mensuelles autorisées par la loi chinoise, selon le journal China Business News.

Selon ce rapport, Foxconn “oublierait” également de payer certaines heures supplémentaires, forcerait des étudiants stagiaires à travailler au delà de la limite autorisée de huit heures par jour et fournirait des certificats médicaux falsifiés pour les salariés exposés à des substances dangereuses.

Foxconn, premier fabricant mondial de composants électroniques, assemble notamment l’iPhone d’Apple et travaille également au service de marques comme Dell, Panasonic ou Nokia.

L’enquête a été effectuée par des chercheurs d’une quinzaine d’universités, dont deux à Hong Kong et une à Taïwan. Le journal ne précise pas à quelle date cette enquête a été menée.

Au total, 13 salariés chinois de Foxconn et de l’un de ses sous-traitants se sont suicidés cette année en se jetant du toit d’immeubles, dont dix dans la ville de Shenzhen (sud), qui jouxte Hong Kong.

En Inde, 250 ouvriers de Foxconn ont par ailleurs été hospitalisés fin juillet à Chennai (anciennement Madras), vraisemblablement intoxiqués par des pesticides.

Après les révélations sur ces suicides en Chine, le groupe taïwanais a annoncé en juin porter le salaire mensuel de 1.200 yuans (134 euros) à 2.000 yuans (224 euros), soit une augmentation de près de 70%.

Le fondateur de Foxconn, Terry Gou, a affirmé qu’aucun des suicides n’était directement lié aux conditions de travail dans les usines chinoises du groupe et a souligné que les autorités chinoises, qui ont ouvert une enquête, n’ont retenu aucune charge contre lui.

Les résultats de cette enquête officielle n’ont pas encore été publiés.