Bourse de Paris : un marché encore marqué par le doute mais plus optimiste

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ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[09/10/2010 07:32:34] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a entamé le mois d’octobre sur une note positive (plus 1,92%), dans un marché encore en proie aux doutes sur la vigueur de l’économie, mais qui montre des velléités de croissance à la faveur des prochains résultats trimestriels.

Après un mois de septembre dans le vert (plus 6,4%) le marché a poursuivi sur cette tendance la première semaine d’octobre. Le bilan hebdomadaire s’affiche en hausse de 1,92% pour s’inscrire à 3.763,18 points.

Depuis le début de l’année la cote parisienne est en recul de 4,40%.

“Nous avons vécu une nouvelle semaine terne”, avec des marchés toujours très volatils qui évoluent au gré des indicateurs macroéconomiques “mais le climat s’est, malgré tout, révélé plus positif, avec plusieurs indicateurs qui ont stimulé les investisseurs et des perspectives de résultats trimestriels encourageantes”, a indiqué Philippe Chaumel, gérant actions chez Rothschild Cie et Gestion.

Toutefois une véritable tendance haussière ne pourra se vérifier que lorsque le marché arrivera à sortir de la fourchette des 3400-3800 points dans lequel il évolue depuis début mai.

“Peut-être à l’occasion des publications des résultats trimestriels qui sont attendus meilleurs que prévu, pourra-t-on en sortir par le haut”, espère M. Chaumel.

Car de nombreux intervenants s’accordent à le dire : le marché pèche par excès de prudence. Le spectre d’une récession brutale s’est éloigné grâce à des récentes statistiques macroéconomiques rassurantes et aux perspectives d’interventions des banques centrales (Japon et Etats-Unis) ainsi qu’au maintien des taux d’intérêt à un bas niveau.

Le devoir de la Bourse est, certes, d’anticiper, mais parfois “elle fait preuve de trop de scepticisme”, souligne Philippe Chaumel.

Selon lui, les raisons de s’engager dans une tendance haussière sont nombreuses : les résultats des sociétés sur le troisième trimestre seront vraisemblablement de bonne facture, la fermeté de l’euro profite à court terme au marché boursier français en ramenant les investisseurs sur la place et le problème des déficits budgétaires des pays fragiles de la zone euro est en train de se résorber, lentement mais sûrement.

Les analystes de Saxo Banque sont plus mitigés et estiment que les progression des Bourses cette semaine se sont faites artificiellement, grâce aux annonces de mesures d’assouplissements monétaires qui ont provoqué à court terme un sursaut des indices boursiers.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’economie et ancien économiste en chef de la Banque mondiale, a d’ailleurs indiqué que cette politique de création de liquidité “en fait ne fait rien pour l’économie et engendre un chaos pour le reste du monde”.

Les indicateurs économiques ont continué à souffler le chaud et le froid, empêchant le marché de s’orienter précisément. Les Etats-Unis ont annoncé un indice non manufacturier pour septembre meilleur que prévu, créant une bonne surprise une semaine après une statistique décevante dans le secteur manufacturier.

Quant au chiffre du chômage américain pour septembre, le plus observé par les investisseurs, il n’a pas fait exception à la règle et a été également mitigé : les destructions d’emploi ont été plus élevées que prévu mais le taux de chômage est resté stable (les analystes l’attendaient en hausse).

La semaine prochaine sera placée sous les signe des résultats trimestriels venant d’outre-Atlantique. Sur le plan des indicateurs, le marché devra attendre vendredi avant d’avoir des statistiques d’importance venant des Etats-Unis.

Euronext (CAC 40)