Le Plan Solaire Tunisien (PST), programmé entre 2010 et 2016, intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le Plan solaire méditerranéen. Le plan est réparti en 5 chapitres classés par domaine d’activité énergétique regroupant 40 projets. Le coût global de ce plan est estimé à 3.365 MDT.
Son financement est répartit selon les sources de financement comme suit :
– 256 MDT du fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FNME)
– 596 MDT du secteur public (à travers 580 MDT par la STEG)
-2.479 MDT des fonds privés, dont 1074 MDT pour des projets dont la production est destinée à l’export.
– 24 MDT des fonds de la coopération internationale.
L’économie d’énergie attendue lorsque l’ensemble des projets est concrétisé serait de l’ordre de 660 kTep par an, ce qui correspond à 22% de la réduction globale de la consommation énergétique nationale en 2016.
La quantité de CO2 évitée par ces projets est estimée à 1.300.000 tonnes par an permettant des revenus MDP (mécanismes de développement propre) de l’ordre de 260 MD pour 10 ans (sur la base de 10 MD la tonne).
Ce qu’il faut remarquer dans ce plan, c’est l’importance du rôle échu au secteur privé dans la réalisation du plan. En effet, 29 projets sur les 40 prévus seront des projets privés. Ce qui porte la participation du privé au PST à environ 75% du total et qui est un gage, surtout pour les bailleurs de fonds étrangers, de l’orientation de la politique énergétique du pays.
Côté public et pour donner à César ce qui est à César, la STEG, notre opérateur national en énergie, aura la charge de 3 projets dont l’investissement avoisine les 580 MDT. Les projets relatifs aux études et la mise en œuvre du Plan seront financés à travers la coopération internationale qui commence à s’intéresser sérieusement aux énergies renouvelables sous toutes les formes.
Les différents domaines d’activités retenus dans le PST concernent d’abord l’énergie solaire thermique comme le chauffage de l’eau pour les secteurs résidentiel, collectif, tertiaire et industriel, tous à forte contribution privée et dont les coûts pour les investisseurs privés avoisinent 400 MDT. Dans le froid solaire, intégré au même domaine, le PST prévoit 10 projets pilotes des technologies du froid surtout dans l’agroalimentaire avec un coût de 18 MDT.
Ce domaine comprend également 10 autres projets de promotion de la production d’énergie électrique par l’énergie solaire photovoltaïque et thermo solaire dont le coût pour les investisseurs privés s’élève à environ 763 MDT. Il faut savoir que ce volet intègre, entre autres, la réalisation d’une centrale CSP (concentrated solar power plant) de 75 MW dont la production est destinée en totalité ou en partie à l’export avec un coût estimé à 450 MDT et une autre centrale CSP combinée Solaire/Gaz à El Borma, avec un coût de 98 MDT, en plus d’une centrale photovoltaïques de 10 MW dont la production est destinée en totalité ou en partie à l’export.
Le deuxième domaine prévu par le PST est celui de l’énergie éolienne et particulièrement à travers un plan qui concerne les Etablissements Gros Consommateurs d’Electricité (EGCE) dans le secteur privé appelés à produire leur propre énergie dans un projet d’un coût de 180 MDT, avec un autre projet privé également de production de l’énergie éolienne pour l’export d’un coût de 280 MDT. Il faut signaler que dans ce domaine, la STEG est appelée à investir 360 MDT pour produire 120 MW d’énergie éolienne.
Le troisième domaine du plan solaire concerne l’efficacité énergétique et totalise un coût de 579 MDT prévu pour les investissements privés qui vont de la réalisation des bâtiments à énergie positive, à l’isolation thermique des terrasses de logements ou encore à l’efficacité énergétique dans le secteur industriel.
On voit ainsi l’énorme effort prévu par le PST et qui repose en grande partie sur l’adhésion du secteur privé à cette démarche orientée vers un développement résolument durable et ami de la nature.