Le bureau de la TACC s’attache à explorer, d’une année l’autre, les moyens pour booster les échanges commerciaux avec les USA. Les recettes traditionnelles ont montré leurs limites, peut-être faut-il tenter des solutions plus audacieuses.
Il est impératif de varier les axes marchands. L’expansion du commerce extérieur, il faut le garder à l’esprit, c’est des points de croissance, en plus. On a régulièrement tenté de réaliser notre «Atlantide» commerciale en bifurquant de l’Europe afin d’ouvrir notre boulevard vers l’Amérique du Nord. De la sorte, notre secteur exportateur se donnerait une certaine liberté de manœuvre et marcherait sur ses deux pieds. Moins de dépendance, c’est plus de résilience et un appoint de richesses nouvelles.
Le goût amer du double échec
Force est de constater que notre initiative est restée timide. On n’a pas pu transformer l’essai. A notre tour de nous collecter à un «twin failure», cette fois. Le premier échec est de nous résigner à saliver devant l’énorme gâteau américain sans trouver un angle d’attaque. L’Amérique est friande de nos dattes, de notre huile d’olive, de nos jeans, et les Américains trouveraient à se dépayser sur nos côtes mais on n’a jamais su actionner le tiroir caisse avec ces gens.
Le second échec est qu’on a laissé filer le déficit commercial en faveur des Etats-Unis au point qu’on vit un «trade divide» qui va saigner indéfiniment. Allons-nous nous indéfiniment regarder l’Amérique comme une «contrée inconnue», une chasse gardée de l’Asie, Chine en tête. Comment en faire une terre promise ?
Nouveau Monde, solutions de choc
L’on nous a toujours enseignés que l’Amérique est le Nouveau Nonde. Et outre la part de rêve que suscite ce pays, il y a la part d’imaginaire. On nous présente les Américains comme des gens entreprenants et qui font toujours repousser les frontières (de l’impossible). C’était notamment le cas pour les pionniers, les passagers du «Mayflower», lors de la conquête de l’Ouest. Et comme le veut le bon sens, en Amérique il faut faire comme les Américains. Il faut sauter le pas et faire preuve de témérité.
On a vu des farmers américains transplanter nos souches de Deglet Nour et se positionner comme nos concurrents sur le marché international. Pourquoi ne pas donner des facilités à nos planteurs du Djérid pour faire pareil et exploiter des palmeraies en Californie. La solution n’a rien d’excentrique et elle porte même le sceau américain. Les viticulteurs américains ont acheté des domaines en Italie et ont rapatrié le savoir Viticole italien.
L’idée donc de s’expatrier aux Etats-Unis reste plausible et même assortie à l’Amérique. Pour vendre des voitures en Europe, les constructeurs américains se sont délocalisés purement et simplement. Pourquoi ne pas aider nos confectionneurs à prendre pied et s’implanter physiquement de l’autre côté de l’Atlantique ?
Amateurs des saveurs les plus folles, les gourmets américains seront accros à l’harissa, antidote du ketchup et substitut du Chile. Une «plantation» de piments rouges en Amérique n’a rien d’un challenge… hors d’atteinte.
Au lieu d’attendre que les Américains viennent chez nous, autant aller croiser le fer chez eux, à domicile. Cette intrusion est porteuse de croisement d’affaires. Des connaisseurs du monde des affaires américains nous disaient que les «insiders» peuvent influencer les IDE américains à venir. Pourquoi ne pas infiltrer le champ économique américain ?
Une base marchande en Amérique
La question avec l’Amérique a toujours été de triompher des distances, de l’absence des liaisons directes, de l’insuffisance des fonds de promotion, du gigantisme américain et de l’étendue de son territoire autant de facteurs inhibant et dissuasifs. Une des solutions est donc de prendre pied en Amérique.
Récemment, la Tunisie a ouvert une foire permanente à Dubaï, une Maison de Tunisie aux Etats-Unis est donc un projet tout à fait envisageable. L’Amérique sourit aux audacieux et aux preneurs de risques. Un pays de la région pour vendre sa tomate en UE a trouvé l’astuce de rentrer dans le capital de Promodès, l’une des plus grandes centrales d’achat d’Europe. La question est donc de savoir si on peut rééditer l’exploit. Et si demain on est dans le capital de Wall Mart, les choses pourraient prendre une autre tournure. Et les choses pourraient tourner à notre avantage