Tunisie-Consultation nationale sur le tourisme : Slim Tlatli, «Il est inacceptable de ramener les souks chinois dans nos hôtels»

m-slim-tlatli-tourisme-2010.jpgOpen Sky en novembre 2011, renforcement du budget promotionnel de la destination Tunisie, engagement des professionnels dans la mise en place et la réalisation de la stratégie préconisée par la Consultation nationale sur le tourisme, prise en compte des spécificités régionales dans la rénovation des unités hôtelières et veille stratégique sur le tourisme en Tunisie et dans le monde. Ce sont là quelques éléments parmi d’autres qui figurent dans le nouveau plan de «sauvetage» du tourisme tunisien car c’est une question de survie d’après certains professionnels.

Slim Tlatli, ministre du Tourisme a essayé de répondre aux interrogations des participants, samedi 9 octobre à l’occasion de la journée annonçant les résultats de la Consultation nationale avec clarté, d’autres questions ont été tout simplement ignorées.

Parmi les sollicitations, l’organisation de manifestations touristiques régulières, la mise en place de stratégies promotionnelles par publics cibles, régions cibles et marchés cibles, promouvoir les régions nommément et selon leurs spécificités. Marbella a autant de notoriété que l’Espagne alors qu’elle n’est qu’une simple zone touristique espagnole. «Des régions comme Djerba, Tozeur ou d’autres en Tunisie peuvent se vendre en tant que “produit touristique spécifique“ et en toute autonomie», a affirmé le ministre.

Le tourisme saharien ne doit pas être perçu comme un sous-produit du tourisme balnéaire. «Parmi les bizarreries que nous avons relevées, le fait que le tourisme dans le Sud du pays est plus florissant durant la période estivale qu’hivernale, printanière ou automnale, ce qui n’est pas normal. Ceci est bien évidemment dû au fait que les zones côtières incluent une halte au Sahara dans le circuit qu’elles proposent à leurs clients durant en été».

Les stratégies promotionnelles doivent donc englober des actions propres à chaque région et communiquer sur leurs spécificités et les périodes les plus appropriées pour les visiter. Ce qui permettra également d’éviter la saisonnalité devenue l’une des plaies du secteur touristique.

Pour développer, il faut renforcer le budget promotionnel

Cette année, on prévoit de doubler le budget promotionnel, et à court terme le tripler. Parmi les nouvelles ressources, un meilleur apport des professionnels mais également des taxes à prélever à l’aéroport à l’arrivée ou au départ des étrangers de notre pays. Cette pratique est d’usage dans nombre de pays au monde. Les TO travaillant sur la Tunisie y adhèreront-ils ?

D’autres problèmes ont été cités par les présents dont les chauffeurs de taxis qui se convertissent en guides touristiques et les hôteliers qui, pour garder leurs clients à l’hôtel, y aménagent des souks et des boutiques. «S’il ne s’agissait que de ramener des produits de terroir ou artisanaux tunisiens dans leurs unités, ça serait supportable, ce qui se passe est qu’ils y ramènent des souks chinois, ce qui est inacceptable!», a rétorqué le ministre.

M. Tlatli a assuré qu’il y aura une veille stratégique au niveau des structures du ministère muni d’un logiciel moteur de recherche qui dénichera tout ce qui se dira sur le tourisme dans le monde et en Tunisie et qui pourrait être utile autant aux planificateurs du département qu’aux professionnels du secteur. «Les professionnels pourront s’échanger des informations quant à leurs partenaires. Nous avons vu des TO qui laissent des assiettes de millions de dinars, partent et puis reviennent l’année d’après avec de nouveaux contrats, il est utile de les dénoncer pour qu’hôteliers et agents de voyage prennent leurs précautions».

Le ministre a appelé les opérateurs du secteur à prendre en compte dans leurs plans d’aménagement ou de construction la composante environnementale. «Dans 15 ans, les pays qui ne respecteront pas l’environnement seront bannis du paysage touristique mondial». Le tourisme écologique figurera parmi ceux qui seront les plus sollicités dans l’avenir, les réserves naturelles comme celles d’El Feija, Zembra ou Zembretta pourraient attirer un grand nombre de clientèles touristiques dépensières et férues de la nature.

Reste que certains problèmes tels le fait pour certains agents de voyage de ne pas pouvoir accéder au port de La Goulette ou la difficulté pour les touristes chinois d’avoir des visas, l’animation des villes et la mise en place de programmes culturels conséquents, sont, à ce jour, irrésolus.

Espérons que la nouvelle stratégie préconisée par le département y a prévu les solutions adéquates.