ésident de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, le 12 octobre 2010 à New York (Photo : Emmanuel Dunand) |
[12/10/2010 17:43:56] NEW YORK (AFP) La réforme financière mondiale est loin d’être terminée, a affirmé mardi à New York le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, jugeant difficile d’évaluer les risques créés par l’explosion récente des marchés de produits dérivés et des fonds spéculatifs.
“Nous sommes loin d’en avoir fini avec la réforme financière”, a indiqué M. Trichet lors d’un discours devant le Club économique de New York.
“Le système financier, ce n’est pas seulement constitué des banques réglementées”, a-t-il fait valoir, énumérant notamment la croissance exponentielle des actifs des banques d’investissements, des fonds spéculatifs, et des contrats de produits dérivés depuis 20 ans.
“Nous sommes loin d’avoir pleinement compris ce que ces transformations spectaculaires signifient en termes de concentration et de diffusion des risques, en termes d’imprédictabilité additionnelle des comportements (des acteurs financiers), et donc en termes d’instabilité du système tout entier”, a-t-il ajouté, selon le texte de son discours rendu public par la BCE.
Il y a selon lui au moins “six autres points où des progrès doivent être faits”, à savoir “la comptabilité, la notation, les ventes à découvert, la rémunération, les dérivés de gré à gré et les véhicules d’investissements alternatifs”, à savoir hors bilan.
Enfin, “il est essentiel qu’une mise en place rigoureuse et égalitaire” de la réforme financière “soit mise en oeuvre des deux côtés de l’Atlantique et dans le reste du monde”, a-t-il conclu.
Par ailleurs, alors que les tensions se durcissent entre différentes zones monétaires, M. Trichet a répété que “ce dont nous avons besoin aujourd’hui ce n’est pas de quelque +guerre+ que ce soit”, appelant au contraire à “la réaffirmation d’un engagement fort envers une coopération résolue et en confiance”.
“Ensemble nous devons dire non au protectionnisme et non aux politiques” qui cherchent à prendre avantage sur les pays voisins, a-t-il ajouté.
La “guerre des monnaies”, dénoncée fin septembre par le ministre brésilien des Finances Guido Mantega, a servi de toile de fond aux débats engagés ce week-end à Washington entre ministres des Finances des 187 Etats membres du FMI.
Ce week-end, M. Trichet s’est déjà dit “très très hostile” à toute guerre des monnaies.
Enfin, revenant sur les mesures prises au sein de la zone euro pour lutter contre les turbulences financières de 2008 et la crise de la dette européenne cette année, le président de la BCE a affirmé qu’il y avait “beaucoup de détermination au sein de la zone euro pour engager les réformes nécessaires afin de protéger et consolider le fonctionnement de l’Union monétaire”.