L’étude réalisée par le cabinet d’études français Roland Berger sur le tourisme national aurait coûté près de 1 million de dinars tunisiens, un don de l’Agence française de Développement.
L’étude a été déclinée en trois axes : le diagnostic, la définition de la stratégie et l’élaboration des plans d’actions.
Le diagnostic, qui ne le connaît pas ? Le tourisme tunisien souffre de son positionnement axé principalement sur le balnéaire et de masse, la vétusté de ses installations, la qualité des prestations, l’absence de diversification du produit et d’activités para-touristiques.
Pour le Cabinet Roland Berger, il est plus que nécessaire de renforcer l’adéquation entre l’offre touristique et la demande dans une dynamique durable. Par quels moyens ?
En ciblant les produits innovants, en révisant les normes actuelles de contrôle et d’incitation pour améliorer la qualité globale de l’offre, en entreprenant une stratégie de marque du produit tunisien et de ses composantes et en mettant en place des plans marketings ambitieux en lien avec les objectifs quantitatifs par marché, sans oublier une présence plus affirmée sur le Net.
Les experts du cabinet d’études appellent à adapter la gouvernance touristique de manière à soutenir et favoriser le développement du secteur.
La Stratégie du tourisme 2016 a donc été déclinée selon 5 axes majeurs se rapportant à l’offre, au marketing, au cadre institutionnel, au contexte financier et au tourisme webcompatible.
Pour le premier volet, il s’agit de développer la charte de qualité «Jasmin» pour récompenser les meilleurs, diversifier les types d’hébergement et les produits. Le deuxième volet s’est attaqué au marketing qui devrait cibler les marchés par pays, développer les partenariats avec les compagnies aériennes et diversifier les sources de financement (IDE, fiscalité…).
Le cadre institutionnel visera la réorganisation du dispositif institutionnel et la refonte de la formation. Il est, d’autre part, impératif de rétablir la santé financière des hôtels en difficulté moyenne et forte. Et pour terminer, renforcer la présence de la Tunisie sur le web à travers le programme Archipel de référencement et qui vise l’identification du pays à travers ses monuments, son histoire, ses figures ou ses sites naturels.
La nouvelle stratégie appelle également à la création de zones franches touristiques, à la redéfinition des zones de tourisme culturel et à la mise à niveau des zones touristiques. Le développement d’un nouveau type d’hébergement pour inclure les maisons d’hôtes, les résidences de tourisme, les demeures coloniales, les relais étapes de qualité, les campings et les centres d’hébergement modulables.
Pour développer les produits touristiques par région, la stratégie appelle à créer des labels selon les spécificités de la zone touristique. Ainsi, Djerba sera la «Douceur en toute saison», Tozeur «Destination nature», le Golfe de Hammamet «Le golf pour tous», le littoral méditerranéen «le bien-être à portée de main».
La stratégie préconisée par le cabinet Roland Berger ainsi que toutes les idées et les plans de refonte du tourisme tunisien qui y ont été développés ont été pendant des années soulevés par les experts, les professionnels, les médias et les institutionnels tunisiens. Le mérite du bureau d’études, comme l’explique certains observateurs, c’est d’occuper une position de neutralité qui l’autorise à parler du secteur en toute objectivité et sans parti pris.
Maintenant qu’en sera-t-il de l’application de ses recommandations ?