USA : le Trésor ne voit “aucun risque” de guerre des monnaies

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étaire au Trésor américain Timothy Geithner à Washington, le 1er octobre 2010 (Photo : Mandel Ngan/Archives)

[13/10/2010 06:28:29] WASHINGTON (AFP) Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a déclaré mardi qu’il n’y avait selon lui “aucun risque” de voir le monde se livrer à une guerre des monnaies et a redit qu’il croyait à la poursuite de l’appréciation de la devise chinoise.

Les Brésiliens “ont utilisé l’expression” de guerre des changes, a déclaré M. Geithner sur la télévision Bloomberg lors d’un entretien dans le cadre de l’émission “Charlie Rose Show” devant être diffusé dans la nuit.

Il n’y a cependant “aucun risque” que cela arrive, a-t-il ajouté, selon la transcription de l’entretien remise à la presse.

M. Geithner a laissé entendre que la “guerre des changes internationales” évoquée pour la première fois fin septembre par le ministre des Finances brésilien Guido Mantega serait évitée faute de combattants.

Du fait que la Chine maintient sa devise sous-évaluée, un groupe d’autres pays émergents [peut estimer] que c’est un bon exemple” à suivre, mais il y a beaucoup d’autres pays” dans le monde qui n’agissent pas de la sorte, a dit M. Geithner.

Le ministre américain a répété que la Chine lui semblait prête à continuer à laisser le yuan s’apprécier, mais que la réévaluation de la monnaie chinoise par rapport au dollar prendrait du temps.

Pékin a décidé en juin de laisser sa devise flotter un peu plus librement qu’auparavant sur le marché des changes.

Au cours des six dernières semaines environ, le yuan s’est apprécié “d’environ 2 à 2,5%” par rapport au dollar, ce qui marque “un rythme de hausse assez important”, a-t-il dit.

Pour autant, la hausse du taux de change du yuan “sera un processus graduel, et ce qui compte, pour nous, c’est que [les Chinois] continuent de laisser leur monnaie s’apprécier” de façon à respecter les effets des forces du marché, a ajouté M. Geithner, tempérant des remarques inhabituellement virulentes sur le sujet qu’il avait prononcées en septembre devant le Congrès américain.

“Ce que nous voulons faire, a dit le ministre, c’est maximiser les incitations susceptibles de les pousser à laisser ce processus se poursuivre aussi loin qu’il doit aller”.

Les Etats-Unis et l’Union européenne accusent régulièrement la Chine d’entraver l’appréciation de sa monnaie, et celle-ci réagit toujours avec virulence à ces attaques, affirmant ne supporter aucune pression extérieure sur le sujet.

Réunis à Washington, les Etats membres du Fonds monétaire international ont trouvé samedi un compromis timide sur les taux de change, qui passera par un renforcement futur de la procédure de surveillance des monnaies par le FMI.