é, le 9 mars 2009, dans un magasin de Grigny, près de Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[13/10/2010 08:55:15] PARIS (AFP) Les prix à la consommation en France ont baissé de 0,1% en septembre sur un mois, preuve selon les économistes de la persistance d’une faible inflation qui soutient le pouvoir d’achat des ménages mais reflète aussi la mollesse de la demande.
Les prix restent en hausse sur un an de 1,6%, a précisé l’Insee mercredi.
En août, les prix avaient augmenté de 0,2%, rappelle l’Institut de la statistique.
La diminution du mois de septembre provient essentiellement de la baisse saisonnière des prix des services (-0,8%, comme en septembre 2009), à la fin de la période estivale, explique l’Insee.
Cette baisse est notamment imputable aux reculs saisonniers liés à la fin des vacances d?été (comme les prix des hébergements de vacances), reculs qui l?emportent sur les augmentations tarifaires de rentrée.
Le recul des prix des services n’a pas été totalement compensé par la hausse saisonnière des prix des produits manufacturés liée à la fin des soldes d?été (+0,7% par rapport à août) et par celle des prix de l?énergie (+0,5%). Cette dernière hausse reflète à la fois l?augmentation des tarifs de l?électricité du 15 août 2010 (+1,5% en septembre) et l?accroissement des prix des produits pétroliers (+0,2%), dans le sillage des récentes hausses des cours du pétrole brut, selon l’Insee.
Les prix des produits alimentaires sont de leur côté restés stables en septembre, la hausse saisonnière des prix des produits frais ayant été compensée par une diminution des prix des autres produits alimentaires.
“Malgré les craintes de certains, malgré une politique monétaire accommodante (…), la menace inflationniste est restée lettre morte”, a commenté Alexander Law chez Xerfi.
Pour l’analyste, “c?est tout sauf une surprise” car “les capacités de production restent sous employées, le chômage reste élevé, la demande reste atone et les entreprises restent incapables d?augmenter significativement leurs prix dans un environnement économique des plus incertains”.
“La bonne nouvelle, c?est qu?une inflation faible permet d?enrayer ne serait-ce que partiellement l?érosion du pouvoir d?achat”, a-t-il estimé. Mais “la mauvaise nouvelle, c?est qu?un environnement empreint d?une faible inflation est synonyme d?une conjoncture morose et d?une dette qui ne s?effritera que très lentement”, a-t-il ajouté.
Même analyse pour Marc Touati, économiste chez Global Equities: cette faible inflation est “un témoin de la faiblesse durable de la demande des consommateurs”, selon lui.
“Si bien qu?en dépit d?une augmentation régulière de leurs coûts, les entreprises et distributeurs ne peuvent pas répercuter cette dernière sur les prix. Dès lors, ils sont contraints de trouver d?autres moyens de réduire leurs frais et notamment sur le front de l?emploi”, a-t-il estimé.