Le poker en ligne joue la carte stars pour remporter la mise

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Un joueur de poker Texas Hold’em (Photo : Stephan Agostini)

[13/10/2010 13:37:37] PARIS (AFP) Loin des salles enfumées des bas-fonds, les stars n’hésitent plus à associer leur image au poker, devenu un loisir de masse qui se pratique désormais sur internet et se décline à la télévision.

L’association poker et star fait vendre: Patrick Bruel est actionnaire du site Winamax, Gaël Monfils et Sébastien Chabal apparaissent dans les spots de pokerstars, Bruno Solo dans celui de Partypoker.

Depuis le 30 juin, date d’ouverture du marché, 21 agréments ont été accordés par l’Autorité de régulation des jeux en ligne en France à des sites de poker. Selon Alexis Laipsker, directeur de la communication de pokerstars.fr, c’est “en ce moment que tout se joue pour attirer le public”.

Selon un acteur du secteur, les Français auraient dépensé quelque 500.000 euros depuis le 30 juin dans le poker sur internet.

Particularité de cette discipline, elle est promue par des personnalités qui sont aussi des pratiquants. “Au poker, vous pouvez mettre les stars ko”, tel est le message des publicités pour les sites de ce jeu.

“J’échange mon image contre les beaux tournois”, explique l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo, membre du team Winamax.

Le joueur a commencé sur internet il y a trois ans et s’est vite imposé comme l’un des meilleurs français. Selon le site thehendonmob, qui possède une base de données sur les gains des joueurs à chaque tournoi professionnel, il aurait remporté près de 300.000 dollars en trois ans.

“C’est un jeu sympathique, facile à apprendre mais il ne faut pas que ça dépasse ça. C’est juste du plaisir”, dit-il à l’AFP.

“J’ai un budget. Il faut faire attention à ne pas vendre du rêve, on peut s’y perdre. L’argent doit avoir une importance, perdre doit être un peu embêtant”, ajoute-t-il.

Depuis septembre, le rugbyman Sébastien Chabal et le tennisman Gaël Monfils sont les représentants du site pokerstars. Dans des publicités humoristiques, ils n’hésitent pas à se déguiser pour montrer qu’il faut “plusieurs facettes pour être un bon joueur”, précise Alexis Laipsker.

“Ma réponse a été claire: oui avec plaisir, a expliqué à l’AFP Sébastien Chabal. Ce partenariat me donne l’occasion de faire des parties auxquelles je n’aurais jamais participé et il me permet d’améliorer mon jeu”.

“Je fais des tournois entre 5 et 100 euros sur le net. Et j’ai souvent des commentaires des joueurs qui me demandent sur le chat si c’est bien moi qui joue de si petites mises!”, s’amuse-t-il.

Dans ce milieu très masculin, une figure féminine s’impose. Estelle Denis, la présentatrice de télévision, qui vient d’intégrer le site Everest et prépare une émission sur le poker, pour décembre, sur W9.

“Le poker me procure des émotions incroyables, je ne pourrais plus m’en passer. En juillet 2009, le tournoi de Las Vegas a été l’un des grands moments de ma vie. C’est aussi ma plus belle performance avec 36.000 dollars remportés”, déclare-t-elle à l’AFP.

Pour la présentatrice, cela reste “un hobbie”, souvent pratiqué sur internet quand “le boulot est terminé et les enfants couchés”.

“La médiatisation du poker a apporté plus de joueurs et donné une image plus positive de la discipline”, analyse Nicolas Lévi, 27 ans, joueur professionnel de Winamax.

“Bien sûr, ça peut être addictif mais ce n’est pas une drogue. C’est l’esprit de compétition, l’adrénaline, le bluff de ce sport cérébral qui nous plaisent. La moyenne des dépôts c’est entre 10 et 50 euros par joueurs sur internet. Et de tous mes tournois, je n’ai jamais vu quelqu’un miser sa maison!”