Retraites : raffineries et SNCF encore en grève, une contestation multi-forme

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és de Total votent en assemblée générale pour la poursuite de la grève, à la raffinerie de Donges le 13 octobre 2010 (Photo : Frank Perry)

[13/10/2010 14:01:41] PARIS (AFP) La contestation de la réforme des retraites s’est poursuivie par endroits mercredi, avant de nouvelles manifestations samedi, avec des grèves très suivies dans les raffineries, moins à la SNCF, des lycées perturbés et des actions tous azimuts, notamment sur les routes.

L’intersyndicale n’a pas appelé à des grèves reconductibles, privilégiant à ce stade les manifestations. Mais les appels et préavis illimités ont fleuri, face à la détermination gouvernementale.

Nicolas Sarkozy a jugé mercredi indispensable de conduire la réforme jusqu’au bout.

Dans les transports, hors SNCF, la situation est revenue quasiment à la normale, au lendemain de la journée de mobilisation qui a connu un record de participation.

Parmi les 27 réseaux urbains où un préavis reconductible avait été déposé, seul celui de Clermont-Ferrand a été bloqué, ceux de Dijon et Nancy ont fonctionné à 65%.

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élèves du lycée Voltaire à Paris bloquent l’entrée de l’établissement avec des poubelles le 13 octobre 2010 (Photo : Miguel Medina)

A la RATP, le service s’est amélioré, la direction recensant 8% de grévistes (17% mardi). Parmi les quatre syndicats en préavis illimités, la CFDT a annoncé la levée du sien.

A la SNCF, les perturbations sont restées importantes mais la mobilisation a reflué (entre 24,6% et 35% de grévistes), près de 15 points inférieure à la veille. Toutes les assemblées générales à la mi-journée ont reconduit le mouvement, d’après les syndicats, qui leur laissent décider des suites.

Dans les raffineries, autre secteur stratégique, l’appel de la CGT à la grève reconductible a été entendu. Sur les douze raffineries de métropole, dix ont été touchées mercredi et dans la plupart, le mouvement devrait se poursuivre jeudi.

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à la gare Saint-Lazare à Paris, le 12 octobre 2010 (Photo : Patrick Kovarik)

Les six de Total étaient en cours d’arrêt et à Donges (Loire-Atlantique), la grève est reconduite jusqu’à lundi. Le groupe pétrolier a affirmé qu’il n’y avait pas, à ce stade, de problème d’approvisionnement.

Les raffineries autour de l’Etang de Berre (outre Total, LyondellBasel, Esso et Ineos) ont fonctionné au ralenti en raison du blocage des terminaux pétroliers proches par la CGT portuaire.

A la raffinerie de Petit-Couronne près de Rouen (Petroplus), la grève a été reconduite.

En grève reconductible, les trois terminaux méthaniers, bloqués mercredi, devraient le rester jeudi.

Dans le privé, des débrayages ont affecté plusieurs entreprises (Alstom et Bombardier dans le Nord, Rhodia et Arkema dans le Rhône…).

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étrople en grève et leurs capacités de production

La mobilisation s’est traduite aussi par des actions sur les routes, comme au Havre où des salariés Renault, Total et Chevron ont bloqué l’accès à la zone portuaire pendant trois heures.

Au Mans, des dizaines de camions ont été bloqués tôt mercredi par des barrages. Des opérations escargots et des barrages filtrants ont aussi été organisés dans le Pas-de-Calais.

A Chartres, une opération péage gratuit s’est déroulée sur l’A11 pour “sensibiliser les automobilistes sur les conséquences dramatiques de la réforme, sans les pénaliser”, selon Guylène Raffin (CGT).

A Paris, un rassemblement a été organisé à l’appel de Sud devant le Sénat, à Auch, une centaine de personnes se sont réunies à la mi-journée, avec l’idée de recommencer chaque jour.

A Roanne aussi, cinq organisations syndicales appellent à manifester les jeudis, samedis et mardis dans la ville, qui s’était distinguée par sa forte mobilisation contre la réforme Juppé en 1995.

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és des entreprises de pétrochimie de l’étang de Berre bloquent, le 07 octobre 2010, l’accès du dépôt pétrolier de Fos (Photo : Gerard Julien)

Dans les hôpitaux, une grève reconductible d’au moins une heure par jour a été votée par une intersyndicale au CHU de Nice. Idem à l’hôpital de La Timone à Marseille.

L’implication des jeunes dans le mouvement se poursuit également, avec 135 lycées perturbés, dont 29 bloqués, selon le ministère.

A Paris et dans six départements, les enseignants des écoles primaires sont appelés à reconduire la grève “dès jeudi”, a annoncé le premier syndicat (SNUipp-FSU).