Un consensus semble acquis à l’Opep pour maintenir les quotas de production

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étrole, au siège à Vienne (Photo : Barbara Gindl)

[13/10/2010 15:06:09] VIENNE (AFP) Les ministres de l’Opep arrivés à Vienne à la veille de leur réunion semblaient mercredi s’orienter une nouvelle fois vers le maintien de leurs quotas de production, satisfaits du niveau du prix depuis un an.

Les douze Etats membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pompent près de 40% du brut mondial, pourraient toutefois évoquer la nécessité d’une discipline accrue dans le respect des plafonds de production, de moins en moins observés.

“Il y a un consensus entre les membres” pour maintenir les quotas, a déclaré le ministre équatorien du Pétrole Wilson Pastor-Morris devant des journalistes.

“Les quotas seront maintenus. Aucun changement n’est prévu”, avait-il déjà assuré un peu plus tôt à son arrivée dans son hôtel de la capitale autrichienne en vue de la conférence de jeudi.

Les propos du représentant de l’Equateur, qui exerce la présidence de l’Opep en cette année du cinquantième anniversaire du puissant cartel, s’inscrivent dans la lignée de ceux de ses homologues.

Chef de file de facto de l’Opep en tant que ministre de son plus gros producteur, le Saoudien Ali al-Nouaïmi avait donné le ton dès lundi soir. “Le marché est très bien équilibré, tout le monde est satisfait, les consommateurs comme les producteurs”, avait-il affirmé.

Depuis environ un an, les prix du brut évoluent dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars le baril, un niveau “confortable”, selon les termes du ministre qatari Abdallah ben Hamad al-Attiyah, et qui permet de favoriser les nouveaux investissements.

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étrole, le 11 décembre 2009, à 550 km au sud de Bagdad (Photo : Essam al-Sudani)

Du coup, malgré des prévisions de demande mondiale d’or noir pour cette année revues à la hausse cette semaine à la fois par l’Opep et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le cartel devrait reconduire pour la sixième fois jeudi ses quotas de production de brut, fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009.

Selon le ministre équatorien, les cours devraient “rester stables”.

Et la récente hausse des cours de l’or noir (au-dessus de 84 dollars mercredi à Londres), due notamment à un nouvel accès de faiblesse du dollar, ne devrait pas changer la donne.

“Nous ne sommes pas inquiets de voir le pétrole monter au-dessus des 80 dollars le baril”, a lancé le ministre équatorien.

Faute de revenir sur les quotas fixés fin 2008 pour enrayer la dégringolade des prix qui, avec la crise économique mondiale, avaient chuté à près de 32 dollars, les membres de l’Opep pourraient convenir de la nécessité de mieux les respecter.

En effet, s’ils se sont dans un premier temps montrés remarquablement disciplinés, les pays du cartel n’appliquaient plus qu’à 54% en septembre les baisses de la production qu’ils s’étaient eux-mêmes imposés, selon les chiffres publiés mercredi par l’AIE.

Si l’issue de la réunion de jeudi ne fait guère de doutes, les débats sur les niveaux de l’offre et des cours pourraient revenir sur le tapis dès l’an prochain.

Le Venezuela, qui fait partie des membres les plus “durs” du cartel, s’est certes dit mercredi “satisfait du marché pétrolier”. Mais son ministre du Pétrole Rafael Ramirez a aussi fait savoir aux journalistes à Vienne que son pays espérait “une hausse l’année prochaine des prix entre 90 et 100 dollars le baril”.

L’Algérie et la Libye ont dernièrement émis des souhaits similaires.

L’Opep réunit l’Algérie, l’Angola, l’Equateur, l’Iran, l’Irak, le Koweït, la Libye, le Nigeria, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et le Venezuela. L’Irak est le seul membre dispensé de quotas de production.