être remplis, au terminal de Marseille le 13 octobre 2010. (Photo : Gerard Julien) |
[13/10/2010 15:15:44] PARIS (AFP) L’industrie chimique française estime avoir déjà perdu 550 millions d’euros de chiffre d’affaires à cause du blocage des terminaux de Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône) depuis fin septembre, selon un communiqué de la fédération professionnelle UIC diffusé mercredi.
“Au total, le préjudice se traduit déjà par une perte de chiffre d?affaires de 550 millions d?euros, dont 300 millions à l?exportation, soit l?équivalent du travail de 1.150 personnes dans la chimie en France pendant un an”, affirme l’Union des industries chimiques.
“Selon les secteurs (pétrochimie, chimie fine, chimie de spécialités) les baisses de production et de chiffre d?affaires peuvent atteindre 50%”, ajoute la fédération.
Les agents des terminaux pétroliers de Fos-Lavera ont entamé le 27 septembre un mouvement de grève, à l’appel d’un syndicat CGT des agents du GPMM (grand port maritime de Marseille), pour protester contre la mise sur pied d’une filiale pour gérer ces terminaux dans le cadre de la réforme portuaire.
Or le port de Marseille “représente à lui seul 10% des exportations de produits chimiques de la France (25 à 30% des exportations hors de la communauté européenne)”, selon l’UIC.
éfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille. (Photo : Anne-Christine Poujoulat) |
En conséquence du blocage, les exportations sont soit bloquées soit reportées sur des ports étrangers, comme ceux de Barcelone, Gênes ou de la mer du Nord, mais “avec des surcoûts importants”, indique le communiqué.
Le groupe Arkema a, par exemple, deux usines à Fos et à Lavera, produisant notamment du chlore et de la soude.
Pour l’entreprise de chimie d’intermédiaires Novapex, qui compte 120 employés pour 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, c’est l’approvisionnement en matières premières, notamment en benzène, qui pose problème.
“Nous dépendons du port autonome de Marseille pour les matières premières qui sont déplacées par barge sur le Rhône” jusqu’à l’usine de Novapex située entre Vienne et Valence, a expliqué à l’AFP Gilles Grenier, le directeur général de Novapex.
Avec une barge qui n’a pu être chargée depuis deux semaines, “depuis la fin septembre, on ne cesse d’abaisser notre niveau de production et début de la semaine prochaine, on sera à zéro”, a-t-il ajouté.
Dans ce “secteur très concurrentiel”, “au moment où on se bat pour se relever d’une crise historique, cela fait l’effet d’un coup de poignard dans le dos”, a regretté M. Grenier.
La France est le 2e producteur chimique européen et le 5e mondial, avec un chiffre d’affaires de 67,6 milliards d’euros en 2009.