L’école des métiers de la mode a été inaugurée, ce vendredi 15 octobre 2010 au siège du Centre Technique du Textile (CETTEX) à Bir Kasâa, par M. Mohamed Agrebi, ministre tunisien de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et M. Eric Besson, ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire. Ayant déjà démarré depuis début 2010, l’école est le fruit de la coopération tuniso-française, notamment un partenariat entre le CETTEX et Mod’Spé Paris. Le coût de ce projet est de 615 mille euros, soit 400 mille euros dégagés par le ministère français de l’Immigration, et 215 mille euros par le CETTEX.
Trois parcours modulaires qualifiants ont été déjà lancés : le chef de produit, le modéliste industriel et le styliste industriel. D’une durée de huit mois, ces modules de formation sont destinés aux salariés opérant dans le secteur mais aussi à des jeunes diplômés parrainés par des entreprises. 62 stagiaires suivent, actuellement, ces formations. Ils sont encadrés par des formateurs français de Mod’Spé Paris et de l’Académie Internationale de la Coupe (AICP). L’objectif de création de cette école étant de booster la création et l’innovation au sein des entreprises tunisiennes et d’assurer une meilleure intégration des compétences tunisiennes sur le marché.
«C’est dans un souci de perfectionnement des compétences et d’encadrement des compétences qu’a été créée cette école. Ce qui leur permettrait d’être opérationnels dès leur intégration au sein de l’entreprise», nous affirme M. Samir Haouet, directeur général du CETTEX.
De son côté, M. Abdelaziz Dahmani, président de la Fédération Nationale du Textile (FENATEX) y voit une nécessité pour combler le besoin pressant des entreprises tunisiennes en compétences qualifiées.
M. René Mardellat, directeur général de Mod’Spé Paris, nous a précisé qu’une étude a été effectuée avant la création de l’école pour déterminer les besoins des entreprises tunisiennes. «Nous n’avons pas voulu transférer tels qu’ils sont les programmes enseignés en France. Les besoins des entreprises françaises diffèrent des celles des entreprises tunisiennes. Les formateurs constituent, ainsi, notre force. Ils sont tous des experts et des professionnels du secteur. Il y a certains qui travaillent à Lina Ricci ou Chanel», ajoute-t-il
M. Besson, quant à lui, a indiqué que le projet contribuera au renforcement d’un secteur stratégique de l’économie tunisienne, avec plus de 200.000 emplois et près de 50% des entreprises de l’industrie manufacturière. Il a ajouté que la coopération tuniso-française dans la formation professionnelle vise également à créer quatre centres de formation professionnelle pour accueillir 3.500 apprentis chaque année, à partir de 2011. M. Agrebi précisera pour sa part que plus de 40 centres polyvalents offrent une formation pour le secteur ainsi que huit centres sectoriels de formation d’agents de maîtrise et de techniciens.
L’école des métiers de la mode conduira, à partir de l’année 2011, six nouveaux parcours modulaires qualifiants, à savoir les technico-commerciaux internationaux multilingues, des modélistes en lingerie, corseterie et balnéaire, des modélistes maille, du coaching de jeunes créateurs, des responsables boutique de mode et des vendeurs boutique de mode. D’un autre côté, M. Mardellat nous a confié qu’un séminaire sur le commerce électronique sera organisé en décembre 2010 à l’école des métiers de la mode, avec l’objectif de sensibiliser les entreprises tunisiennes à l’importance de cet outil dans la promotion du secteur.