Carburant : le gouvernement cherche des solutions pour approvisionner les aéroports

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à l’aéroport d’Orly, le 18 mai 2010 (Photo : Joel Saget)

[16/10/2010 10:53:00] PARIS (AFP) Le gouvernement recherche toutes les solutions possibles pour approvisionner en kérosène les aéroports français, notamment ceux de Roissy et Orly, qui risquent la pénurie en début de semaine prochaine en raison du blocage des raffineries et des dépôts de carburant.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, qui visitait samedi matin le Mondial de l’automobile, s’est dite “sûre que le dialogue social intelligent aidant, on arrivera à des situations de déblocage”.

L’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle dispose de réserves de kérosène jusqu’à lundi soir ou mardi, a déclaré samedi à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Ecologie.

“On a des pistes pour trouver des solutions pour approvisionner les aéroports. On est confiant”, a ajouté ce porte-parole sans détailler les mesures envisagées par la cellule de crise mise en place pour gérer les conséquences sur les dépôts de carburant du mouvement de grève contre la réforme des retraites.

“L’oléoduc qui approvisionne en carburants les aéroports d’Orly et de Roissy fonctionne par intermittence”, a-t-il dit. Pour le ministère de l’Ecologie, “aucun aéroport français n’est à sec aujourd’hui”.

“L’aéroport d’Orly a 17 jours de stocks et Roissy a des stocks”, avait indiqué vendredi un porte-parole de la société Trapil, qui gère cet oléoduc.

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à essence à la raffinerie de Grandpuits, près de Paris le 20 mai 2005 (Photo : Joel Saget)

L’aéroport de Nantes a rencontré “des petites difficultés” mais a été approvisionné par celui de Bordeaux, indiquent les services du secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau.

Le président des l’Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky a assuré de son côté à l’AFP que “la France” était “approvisionnée en carburant et en kérosène”.

Il a toutefois reconnu que “la situation est tendue”. L’UFIP “fait tous les efforts possibles pour qu’il n’y ait pas de rupture d’approvisonnement; nous travaillons, par différents moyens, à trouver des produits à mettre dans ce pipe-line, notamment du kérosène”, a-t-il précisé.

Concernant spécifiquement les carburants, le ministère de l’Ecologie a assuré que, grâce au déblocage des réserves et les importations, il n’y a aurait aucun problème jusqu’au “début du mois de novembre”. “Au-delà, nous trouverons des solutions en développant les importations”, a-t-on souligné au ministère.

Actuellement les importations proviennent, par camions, par barges et par bateaux, d’Italie, d’Espagne, de Belgique et d’Allemagne.

Dix des douze raffineries françaises, toutes en grève, étaient toujours à l’arrêt ou en voie d’être arrêtées samedi matin, selon l’UFIP. “Les raffineries de Total sont en manoeuvre d’arrêt” a précisé à l’AFP un porte-parole du groupe pétrolier.

Sur les quelque 4.000 stations-services de Total en métropole “250 à 300 connaissent des difficultés à un moment ou un autre de la journée”, a reconnu ce porte-parole.

Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a reconnu vendredi à Marrakech (Maroc) en marge d’une conférence internationale, que la grève qui touche le secteur des carburants “pose des soucis”, mais il a assuré que son groupe peut garantir un approvisionnement d’au moins une semaine.

“Le point-clé c’est l’accès aux dépôts”, pour le président de l’UFIP.

Le secrétariat d’Etat aux Transports a souligné que les forces de l’ordre ont évacué, “dans le calme”, de nouveaux dépôts samedi matin, dont celui de Rouen.

Sur instruction de l’Elysée, les forces de l’ordre étaient déjà intervenues vendredi pour déloger les manifestants empêchant les camions citernes de s’approvisionner aux dépôts de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Bassens (Gironde) et Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme).