écolle de Roissy au dessus du dépôt de carburant de Chennevieres-Les-Louvres, au nord de Paris, le 16 octobre 2010 (Photo : Thomas Samson) |
[17/10/2010 08:29:01] PARIS (AFP) La menace d’une pénurie de carburants s’éloigne des aéroports français, tandis que le gouvernement et les professionnels font appel au “bon sens” des automobilistes pour assurer une bonne distribution de produits pétroliers dans les stations-service sur tout le territoire.
Alors que des informations alarmantes avaient été lancées dès vendredi soir sur un possible blocage des avions sur le tarmac des aéroports parisiens faute d’arrivée de kérosène dans l’oléoduc qui les dessert, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, s’est voulu très rassurant dimanche matin.
L’aéroport de Roissy est “parfaitement alimenté” et il n’y a “plus aucun souci” pour cette plateforme parisienne et ce “pour une durée indéterminée”, et “encore moins à Orly”, a-t-il déclaré sur Europe 1.
Déjà, samedi soir, Patrick Gandil, directeur général de l’aviation civile (DGAC), avait fait part de sa “sérénité” en annonçant le retour à un fonctionnement normal de l’oléoduc géré par Trapil (Société des Transports par pipeline).
Selon les informations données samedi par Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), cet oléoduc est alimenté par les dépôts, qui sont “presque tous libres d’accès”, alors que dix des douze raffineries sont, elles, à l’arrêt ou en cours d’arrêt.
à Roissy le 16 octobre 2010 (Photo : Thomas Samson) |
L’oléoduc de Trapil, baptisé LHP (pour Le Havre/Paris) transporte tout type de carburant, essence, gazole et kérosène. Il constitue le plus ancien et le plus important réseau de pipelines européens avec 1.370 kilomètres de canalisations, 28 stations de pompage et 27 terminaux de livraison. Il est raccordé à deux autres réseaux de pipelines, cinq raffineries, trois entrepôts d’expédition et alimente 33 dépôts de réception.
Pour autant, M. Bussereau a rappelé qu’il était conseillé aux compagnies aériennes de faire le “double emport de kérosène”, c’est-à-dire de demander aux avions de faire le “plein complet” de kérosène lors de leurs escales à l’étranger.
En ce qui concerne le carburant pour les particuliers, “il n’y a aucune station sans essence”, a affirmé M. Bussereau, selon qui celles qui affichent qu’elles sont vides “gardent le carburant pour leurs clients habituels avec lesquels (elles) ont des contrats”.
M. Bussereau évalue à 200 le nombre de stations-service “gênées” en France et demande, une nouvelle fois, aux automobilistes de ne pas faire de “pleins de précaution”.
Car les particuliers se sont rués sur certaines pompes samedi, craignant une pénurie de carburant, selon plusieurs journalistes de l’AFP qui ont vu des stations fermées ou surveillées par la police et de longues queues où les esprits parfois s’échauffaient.
“Je lance un appel au bon sens”, a dit M. Bussereau, en relevant l’explosion des ventes de 50% en début de semaine à la suite d’achats de conducteurs par crainte d’une pénurie. Ils ont “vidé les cuves”, a regretté M. Bussereau.
En ce qui concerne les transporteurs routiers, ils sont appelés dès ce week-end par la CGT et la CFDT à organiser des actions “de tous genres sur l?Hexagone”, tels que des blocages temporaires de ronds-points ou de dépôts pétroliers et des distributions de tracts, afin de marquer leur opposition à la réforme des retraites. Pour sa part, M. Bussereau affirme qu’il n’a “pas de crainte”, s’attendant seulement à des “petits mouvements”.
La fédération CGT Transports estime pour sa part qu'”il faut amplifier les actions et participer aux manifestations de mardi”, nouvelle journée nationale de manifestations et de grèves contre la réforme. “Le coup d?envoi des actions sera pour dimanche soir”, prévient-elle.