Plus d’importation de nouveaux bateaux de pêche, pas non plus d’exportation de
certaines espèces de poisson, dont la sardine. Pour le ministre algérien de la
Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, les 4.500 bateaux de
pêche du pays suffisent à satisfaire la demande locale.
Mais le site econostrum.info souligne que «cette bonne nouvelle contraste avec
l’annonce, par le même ministre, de la non pêche du quota de 1.100 tonnes de
thon allouées pour l’année 2010 à l’Algérie par la Commission internationale
pour la conservation du thon (ICCAT)».
En outre, certains observateurs «doutent de la capacité de la flottille de pêche
algérienne à satisfaire la demande locale et considèrent que la raison de la
décision de suspendre l’importation de bateaux de pêche se situe ailleurs».
Faisant l’état des lieux, le site d’informations rappelle que «le secteur de la
pêche a bénéficié d’un programme de soutien de l’Etat algérien d’un montant de
251,2 M€», afin de permettre la consommation moyenne de passer de 4 à 8 kg par
an et par habitant.
C’est dans ce cadre que l’Algérie commanda une quinzaine de thoniers auprès des
chantiers navals turcs à des prix compris entre 483.000€ à 772,8 M€ l’unité, ce
qui a permis «…de ramener la moyenne d’âge des bateaux de pêche algériens de 20
à 12 ans».
Mais seulement voilà, le compte n’y est pas, et les experts estiment «la
contre-performance du secteur de la pêche serait due à l’interdiction de faire
appel à des pêcheurs étrangers, turcs en particulier, pour la campagne de
l’année en cours», indique notre source.
Concernant l’interdiction d’exporter certaines espèces de
poisson, elle viserait
à privilégier la consommation locale de ce produit devenu inaccessible à la
majorité des petites bourses, même la sardine qui, pourtant, naguère était
considérée en Algérie comme le «plat du pauvre».
Cependant, le ministre rassure en indiquant que «l’exportation des espèces à
forte valeur ajoutée peut être maintenue et compensée par l’importation de
produits de large consommation».