été conjointe, le 5 juin 2009 à Melbourne |
[18/10/2010 05:37:12] SYDNEY (AFP) Les géants miniers Rio Tinto et BHP Billiton ont annoncé lundi avoir abandonné “à regret” leur projet controversé de société conjointe dans la production de fer en Australie, en raison de l’opposition des autorités de la concurrence de plusieurs pays.
“Depuis la signature de l’accord (de projet), il est devenu de plus en plus évident qu’il est peu probable que les autorisations réglementaires soient obtenues”, indiquent les deux compagnies dans un communiqué. “Par conséquent, BHP Billiton et Rio Tinto ont décidé à regret” de mettre un terme à ce projet, ajoutent-elles.
BHP et Rio, respectivement numéro 2 et numéro 3 mondiaux du minerai de fer, voulaient fusionner leurs activités de ce secteur dans l’ouest australien, dans la région de Pibara, en une société conjointe à parité égale. Cette société commune aurait permis, selon les plans, d’économiser quelque 10 milliards de dollars US (7,2 milliards d’euros).
L’annonce de l’échec était attendue depuis que Rio Tinto avait admis, début octobre, des “obstacles potentiels” à son rapprochement avec BHP Billiton, évoquant des objections émises par plusieurs autorités de la concurrence.
Selon Rio Tinto, la Commission européenne, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et le Japon ont tous refusé jusqu’à présent d’approuver le projet de fusion. La Chine, principal consommateur de minerai de fer au monde, y était également opposée.
L’autorité fédérale allemande de la concurrence avait annoncé vendredi qu’elle mettrait son véto. L’Allemagne est le premier producteur européen d’acier, dont le minerai de fer est un composant essentiel.
“Certaines autorités de la concurrence avaient indiqué qu’elles réclameraient des mesures substantielles, dont des ventes d’actifs, qui n’étaient pas acceptables aux yeux des deux parties concernées, tandis que d’autres ont dit qu’elles s’opposeraient certainement au projet, tout simplement”, a ajouté Rio Tinto dans un communiqué.
Le projet de fusion entre les deux géants dans la production de fer avait été annoncé en juin 2009, alors que le monde était encore plongé dans la crise financière et économique. Rio Tinto avait alors de lourdes dettes, nées de son rachat du canadien Alcan (aluminium).
Mais la poussée des prix du minerai de fer et la forte croissance de la Chine, en dépit de la crise, ont aidé les deux géants miniers à renouer avec de confortables bénéfices, rendant du coup moins attractif le projet de société conjointe, soulignent les analystes.
Les deux groupes n’auront pas à payer de pénalité pour cause de projet abandonné, ont-ils précisé.