Molex refuse de discuter si la plainte des salariés n’est pas retirée

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és de Molex et leur avocat le 24 septembre 2010 devant le tribunal des Prud’hommes de Toulouse (Photo : Pascal Pavani)

[18/10/2010 07:27:26] PARIS (AFP) L’entreprise américaine Molex refuse de revenir sur sa décision de ne plus financer le plan social pour les salariés de son usine française de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne, sud) si une plainte déposée aux Prud’hommes n’est pas retirée, indique lundi sa vice-présidente Anna Rodriguez.

“Nous sommes ouverts à un dialogue si les pouvoirs publics le demandent et si nous pouvons rencontrer des interlocuteurs raisonnables”, explique-t-elle dans une interview aux Echos. “Mais il faudrait au préalable que les 188 plaintes soient retirées”, ajoute-t-elle.

Molex a annoncé récemment qu’il allait cesser de financer le plan social pour son usine française, fermée en 2009 après 11 mois de lutte, et s’en remettre à la collectivité pour le faire.

Ceci fait suite à une action aux Prud’hommes engagée par près de 200 salariés pour obtenir des indemnités supplémentaires.

“Nous avons déjà payé 30 millions d’euros pour financer le plan social et 19,4 millions pour aider à la réindustrialisation de la région”, fait valoir la vice-présidente de l’équipementier automobile.

Avec les nouvelles demandes, “le coût total pourrait passer de 100.000 à plus de 200.000 euros par salarié”, ce qu’elle qualifie d'”aberrant”.

Elle explique la décision de Molex de ne pas attendre la décision du tribunal concernant la plainte des salariés par la crainte “de ne pas avoir un procès équitable”. “En France, à chaque fois que nous sommes allés en justice, nous avons perdu”, fait-elle valoir.

Deux dirigeants de Molex ont déjà été condamnés pour avoir manqué aux règles d’information du personnel.

Mme Rodriguez réfute l’appellation de “patrons voyous” utilisée par le ministre de l’Industrie Christian Estrosi.

“Mais qui sont les voleurs, les voyous?” s’interroge-t-elle en indiquant que des salariés ont endommagé du matériel lors de la fermeture de l’usine et que des dirigeants avaient été séquestrés.

Dans un contexte de désindustrialisation, Molex est devenu un symbole de ces entreprises jugées rentables et viables mais sacrifiées sur décision étrangère au nom d’une logique financière globale échappant au personnel.