BCE : les chances de Weber de succéder à Trichet s’amenuisent

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à Paris (Photo : Martin Bureau)

[18/10/2010 09:32:03] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Les chances du patron de la banque centrale allemande Axel Weber de succéder à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) à Jean-Claude Trichet, avec lequel il affiche ouvertement son désaccord, s’amenuisent, estime lundi le journal Handelsblatt.

“Un président qui se complaît dans le rôle de chef de l’opposition est difficilement imaginable”, écrit le quotidien économique allemand, selon lequel les membres de la BCE et ceux du gouvernement allemand jugent que “les chances de Weber de succéder à Trichet fin octobre 2011 sont en baisse”.

M. Weber, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a mis en cause la semaine dernière, lors d’un discours à New York, la poursuite des mesures de crise décidées par la BCE pour venir en aide aux banques et aux Etats de la zone euro en difficulté.

“Si nous sommes loin de déclarer la crise terminée, il ne serait pas sage de repousser les décisions appropriées”, a déclaré M. Weber.

M. Weber a notamment critiqué les rachats d’obligations d’Etats de la zone euro, auxquels il a toujours été opposé, estimant que “ces achats de titres devraient maintenant être éliminés progressivement”.

Ce à quoi M. Trichet a rétorqué, dans un entretien dimanche avec le quotidien italien La Stampa, qu’il n’en était pas question.

“Non! Ce n’est pas la position du directoire, dans son écrasante majorité”, a-t-il déclaré, soulignant que “cette mesure non conventionnelle (…) a été conçue pour redonner un fonctionnement plus normal aux mécanismes de transmission de la politique monétaire”.

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à Francfort le 7 octobre 2010 (Photo : Frank Rumpenhorst)

Le recours à ces achats avait été annoncé le 10 mai, face à la crise de la dette grecque. Lors de la première semaine de sa mise en oeuvre, la BCE avait acheté pour 16,5 milliards d’euros d’obligations et aujourd’hui le total de ces achats est désormais de 63,5 milliards d’euros.

M. Weber avait également mis en cause la politique de taux bas de la BCE, estimant quelle pouvait conduire à des dérives inflationnistes.

Or moins d’une semaine auparavant, lors de la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs, la BCE avait décidé de maintenir son taux directeur au taux exceptionnellement bas de 1%, M. Trichet soulignant que l’institution financière restait “dans un mode d’allocation illimitée” de liquidités aux banques, la crise n’étant pas tout à fait encore derrière.