Les Européens divisés sur le renforcement de la discipline budgétaire

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éen aux Affaires économiques et monétaires, le 18 octobre à Luxembourg (Photo : Georges Gobet)

[18/10/2010 09:47:00] LUXEMBOURG (AFP) Les pays européens se sont montrés divisés lundi sur le degré de durcissement à apporter à la discipline budgétaire dans l’UE, certains, comme les Pays-Bas ou la Suède, mettant en garde contre trop de “frilosité”.

“Je pense que beaucoup d’Etats membres deviennent frileux maintenant”, a regretté le ministre des Finances néerlandais, Jan Kees de Jager, en arrivant à une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg.

Pourtant, “pendant la crise de la dette au printemps, nous avons vu ce qu’une crise de la dette souveraine peut faire”, a-t-il noté.

Les Pays-Bas “soutiennent des sanctions aussi automatiques que possibles” pour les pays laxistes en matière budgétaire, a-t-il martelé, tout en indiquant qu’il y aurait “un débat intense aujourd’hui sur le Pacte” de stabilité, qui encadre la discipline budgétaire dans l’UE.

“Le message central pour cette réunion, c’est que nous ne pouvons pas avoir de dilution du cadre (de discipline budgétaire). Nous avons besoin d’un cadre plus rigoureux, et non pas plus flexible”, a également prévenu le ministre suédois des Finances, Anders Borg.

“Les efforts pour diluer ce cadre doivent être stoppés”, a-t-il ajouté.

Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a estimé que c’était “maintenant le moment de vérité pour les Etats membres de l’UE, qu’ils soient vraiment pour une gouvernance économique renforcée ou pas”.

Il a cependant assuré qu’il “faisait confiance à tous les Etats membres pour être prêts à transformer leurs paroles en actes” et “à poursuivre un renforcement réel de la gouvernance économique”.

Les ministres européens des Finances tentent lundi d’apporter la touche finale à des propositions pour renforcer la discipline budgétaires dans l’UE.

C’est la sixième réunion d’un groupe de travail sur ce sujet, placé sous la houlette du président de l’UE Herman Van Rompuy, qui doit présenter ses propositions aux chefs d’Etats et de gouvernement de l’UE lors d’une réunion la semaine prochaine.

S’ils sont d’accord sur le principe général de sanctions “plus automatiques” contre les Etats laxistes, les pays de l’UE divergent encore sur le degré de cette automaticité. Certains pays, comme la France, veulent la limiter.