ésident iranien Mahmoud Ahmadinejad (D) accueille son homologue vénézuélien Hugo Chavez à Téhéran le 19 octobre 2010. (Photo : Atta Kenare) |
[19/10/2010 13:40:39] TEHERAN (AFP) Le président du Venezuela Hugo Chavez, principal allié de l’Iran en Amérique du Sud, a évoqué mardi avec son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad un renforcement des liens économiques entre les deux pays, alors que Téhéran est soumis à de sévères sanctions internationales.
M. Ahmadinejad a salué le soutien du Venezuela à la République islamique face à ces sanctions, lors de ses entretiens avec M. Chavez qui effectuait mardi sa neuvième visite en Iran dans le cadre d’une tournée en Europe de l’Est et au Moyen-orient.
“L’attitude éclairée et fraternelle du Venezuela condamnant les sanctions imposées à la nation iranienne par les puissances dominantes démontre la profondeur et la force de nos relations bilatérales”, a souligné le président iranien dans des propos rapportés par le site présidentiel.
Selon la même source, M. Chavez a répondu que “le Venezuela se tiendra aux cotés de l’Iran en toute circonstance”. La coopération avec l’Iran est une “question sacrée” pour Caracas, a-t-il ajouté en estimant que “les nations indépendantes, en unissant leurs moyens, seront plus fortes pour résister à l’impérialisme” des grandes puissances.
Les entretiens entre les deux présidents, qui ont duré plusieurs heures, devaient notamment porter sur un renforcement de la coopération en matière de commerce et d’énergie, selon les médias iraniens.
ésidents vénézuélien Hugo Chavez et iranien Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran le 19 octobre 2010 (Photo : Atta Kenare) |
Ces deux domaines ont été durement touchés depuis l’été par les sanctions occidentales renforcées contre le programme nucléaire iranien, qui frappent notamment l’activité bancaire ainsi que le secteur pétrolier dont l’Iran tire plus de 80% de ses ressources en devises.
Selon le site de la chaîne iranienne de langue anglaise Press TV, Téhéran et Caracas veulent notamment développer leur coopération dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie.
Parmi les projets envisagés figurent la création d’une compagnie maritime pour le transport du pétrole, ainsi que la participation du Venezuela au développement du champ gazier offshore géant iranien de South Pars d’où se sont retirées les grandes compagnies occidentales du fait des sanctions.
Les deux pays sont par ailleurs deux membres influents de l’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de Pétrole dont Téhéran va prendre la présidence le 1er janvier prochain pour la première fois depuis la révolution islamique de 1979.
L’Iran et le Venezuela, bêtes noires de Washington, sont déjà liés par de nombreux accords de coopération -près de 80 au total-, selon l’ambassadeur vénézuélien à Téhéran.
Le Venezuela fait partie des rares pays défendant le programme nucléaire iranien controversé, et M. Chavez, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, ne manque pas une occasion de rappeler les liens qui unissent Téhéran et Caracas.
ésidents vénézuélien Hugo Chavez et iranien Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran le 19 octobre 2010 (Photo : Ho) |
M. Ahmadinejad s’était rendu en novembre 2009 au Venezuela.
Avant Téhéran, M. Chavez s’est déjà rendu en Russie, au Bélarus et en Ukraine. Il doit ensuite visiter la Syrie et la Libye.
Le président vénézuélien a signé à Moscou une série d’accords énergétiques incluant notamment la construction de la première centrale nucléaire du Venezuela par la Russie, un accord que les Etats-Unis ont affirmé vouloir surveiller “de très près”.
La Russie a achevé cet été la construction de la première centrale nucléaire iranienne à Bouchehr (Sud), au grand dam des Occidentaux qui soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire et ont tenté pendant des années de convaincre Moscou d’abandonner le projet.